Vaccination contre le Covid-19: les difficultés des plus de 75 ans pour obtenir un rendez-vous

Pris d'assaut, les centres de vaccination peinent à satisfaire toutes les demandes de prise de rendez-vous.

Contre toute attente et les nombreuses enquêtes d'opinion mettant en exergue un vaccino-scepticisme, les centres de vaccination contre le Covid-19 sont actuellement pris d'assaut. Pour se faire vacciner, nombreux sont les plus de 75 ans à devoir s'armer de patience. Cette tranche d'âge est désormais éligible à la vaccination depuis le 18 janvier. Au lancement de la campagne, le 27 décembre, les personnes âgées résidant en Ehpad étaient prioritaires.

"Bonjour, je suis une personne depuis de 75 ans, j'aurais souhaité prendre un rendez-vous pour une première injection", demande Francisco Garcia au téléphone, quotidiennement depuis plusieurs jours, pour l'heure sans succès.

L'homme, président de l'Union nationale des retraités et des personnes âgées, a 77 ans. Chaque jour, inlassablement, on lui demande de renouveler son appel. "On est en attente de réapprovisionnement de vaccin, il faudrait nous recontacter le 10, à ce moment-là on pourrait vous proposer un rendez-vous", lui oppose-t-on ce jour-là.

"Ce centre n'a plus de disponibilité"

Sur les plateformes en ligne habilitées à proposer ces rendez-vous, le constat est similaire, que ce soit sur Doctolib, Maiia ou encore Keldoc: "En raison d'une forte demande, ce centre n'a plus de disponibilité."

"Nous étions soi-disant prioritaires, manifestement c'est une priorité qui avance à petits pas", regrette Francisco Garcia au micro de BFMTV.

Notamment en cause, la faible quantité du nombre de doses de vaccin. Un phénomène auquel toute la France est en proie. Illustration: la semaine dernière, le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran avait annoncé sur le plateau de TF1 qu'à partir de mardi 26 janvier "nous rouvrons 500.000 places de vaccination entre le milieu et la fin du mois de février".

Mardi, au lieu de l'ouverture espérée, les 500.000 nouveaux créneaux ont vu leur débloquage reporté à vendredi. "Un petit décalage de trois jours par rapport à ce qu'avait annoncé le ministre", plaide le ministère auprès de l'Agence France-Presse (AFP), comme une réplique du précédent décalage, d'un jour cette fois, lors de l'ouverture de la vaccination des plus de 75 ans.

Rendez-vous différés

Dans plusieurs localités, les prises de rendez-vous ont dû être différées. C'est par exemple le cas à Schiltigheim (Bas-Rhin), où tous les rendez-vous jusqu'au 19 février ont été distribués.

"Il n‘est plus possible de prendre rendez-vous sur la plateforme Keldoc, ni par téléphone, pour le moment", indique la commune dans un communiqué cité par Les Dernières nouvelles d'Alsace, précisant être en attente d'informations via l'Agence régionale de santé (ARS).

Même constat en Île-de-France, raconte France Bleu, qui fait état de plannings surchargés des centres de vaccination et d'annulations impromptues. Dans l'Aube aussi, l'ARS explique que "compte-tenu de l'afflux des demandes, les rendez-vous pour les premières injections seront étalés dans le temps", relatait L'Est Éclair le 22 janvier.

La semaine dernière, l'ARS des Hauts-de-France a dû suspendre provisoirement la prise de rendez-vous pour juguler la demande, et certains rendez-vous ont dû être reprogrammés, indiquait France 3 Hauts-de-France. "Vous êtes très nombreux à vouloir vous faire vacciner", peut-on encore lire ce mercredi en préambule sur la page d'accueil du site de l'ARS consacrée à la vaccination contre le Covid-19.

À ce jour, 1.184.510 doses de vaccin ont été injectées, selon le site CovidTracker, qui se base sur les données du ministère de la Santé. Le nombre de personnes vaccinées, c'est-à-dire ayant reçu les deux doses, n'est quant à lui pas connu.

Adrien Portron, David Unal, Adrien Petiteau avec Clarisse Martin