Covid-19: pourquoi certaines régions sont mieux dotées en vaccins que d'autres?

1.184.510 injections de vaccin ont été réalisées en France, depuis le 26 décembre, selon le bilan publié par le ministère de la Santé mardi soir. Mais ces doses n'ont pas été réparties uniformément sur le territoire, avec des régions plus dotées que d'autres.
Ainsi, proportionnellement à sa population, la Bourgogne-Franche-Comté est la région la plus dotée en doses, et compte 2,61% de ses habitants vaccinés, la Normandie 2,19% et la Nouvelle-Aquitaine 2,16%. En parallèle, l'Île-de-France et les Hauts-De-France n'ont pu vacciner qu'1,53% et 1,58% de leurs populations.

· Les plus de 75 ans en priorité
Il y a deux critères principaux qui déterminent la livraison du nombre de doses dans chaque région, selon le ministère de la Santé. D'abord le nombre de personnes de plus de 75 ans présentes dans une région, mais également celui des professionnels de santé de plus de 50 ans. Ces deux groupes font partie des publics prioritaires pouvant recevoir le vaccin.
Selon les chiffres de l'Insee au 1er janvier 2020, en Bourgogne-Franche-Comté la part des plus de 75 ans représente 11,1% de la population, et seulement 7% pour l'Île-de-France. Toutefois, la Nouvelle-Aquitaine et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur - toutes deux moins dotées en vaccins que la Bourgogne en proportion de leur population - comptent 11,5% de plus de 75 ans.
· Les "régions dans lesquelles l’épidémie est la plus active"
La répartition a aussi été pensée en fonction de la propagation de l'épidémie, qui circule particulièrement dans certaines régions en France. C'est à travers ce prisme que le gouvernement a d'ailleurs choisi de distribuer le vaccin Moderna depuis le 10 janvier.
"Le ministre de la Santé a souhaité, une fois la livraison vérifiée par les pharmaciens partenaires de Santé publique France, que ces doses supplémentaires puissent bénéficier en priorité aux régions dans lesquelles l’épidémie est la plus active: Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes, et Provence-Alpes-Côte d’Azur", explique un communiqué du ministère de la Santé.
· Une distribution au compte-gouttes
Cette disparité pourrait également s'expliquer par l'organisation interne de chaque région, et de chaque département. Les doses sont distribuées au compte-gouttes et chaque centre de vaccination doit s'adapter en fonction de ses possibilités.
Les établissements munis de super-congélateurs (nécessaires pour le vaccin Pfizer), "livrent les centres de vaccination en fonction des dotations départementales, de la capacité d’accueil de chaque centre et des rendez-vous qui y sont pris", explique à CheckNews l’ARS Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Or cette répartition peut s'avérer difficile à gérer. "Le samedi on va récupérer une première partie de la dotation. Il faut attendre le mercredi pour aller retirer sa deuxième partie pour continuer la vaccination, donc il faut que l'on joue entre la programmation des rendez-vous et les doses qui nous sont attribuées sous deux à trois jours", explique à BFMTV Cyril Michaud, responsable d'un centre de vaccination à Asnières (Hauts-de-Seine).
