Public concerné, calendrier: comment va se dérouler la campagne de vaccination contre la méningite à Rennes

Une campagne de vaccination "de grande ampleur". Après plusieurs cas de méningite ces dernières semaines dans le secteur de Rennes, les autorités sanitaires d'Ille-et-Vilaine tentent d'enrayer la circulation de la maladie.
L'Agence régionale de santé (ARS) de Bretagne a annoncé vendredi soir une campagne de vaccination qui concernera 100.000 jeunes de 15 à 24 ans dans la métropole rennaise. Elle a débuté ce lundi 3 mars.
• Pourquoi ce territoire?
Depuis décembre, l'ARS de Bretagne est "intervenue autour de plusieurs situations d'infections invasives à méningocoques de type B en Ille-et-Vilaine, notamment en prenant en charge les cas détectés et les personnes contacts", avec notamment deux foyers dans une école de commerce rennaise et au sein d'une famille.
Trois cas d’infection invasive à méningocoque de type B ont été recensés "en lien" avec la Rennes School of Business en décembre et en février, et trois autres ont été déclarés fin janvier au sein d'une famille de Chantepie, dans la métropole de Rennes. En outre, le 3 février une femme de 18 ans est morte des suites de cette infection.
"Les analyses des experts ont montré qu'il s'agissait, à chaque fois, de la même bactérie et surtout de la même souche", a expliqué ce lundi le ministre de la Santé Yannick Neuder.
Toutefois, l'enquête menée par les autorités sanitaires n'a pas identifié de liens entre les personnes contaminées. "La bactérie circule donc sur le territoire rennais et, en fonction du nombre de cas rapportés à la population, nous sommes dans ce que l'on qualifie de zone hyperendémique", a ajouté Yannick Neuder.
"Cette situation se caractérise par un nombre de cas d'infections plus important que d'habitude sur ce territoire", souligne l'ARS.
• Qui est concerné?
Le territoire de la métropole rennaise, soit près d'un demi million d'habitants, se trouve "particulièrement concerné par cette situation".
Face à cette situation, les autorités sanitaires ont décidé de proposer la vaccination contre le méningocoque B aux populations particulièrement à risque sur le territoire, soit les près de 5.000 étudiants de l’école Rennes School of Business et les jeunes de 15 à 24 ans, habitants ou scolarisés ou étudiants à Rennes Métropole, ce qui représente "environ 100.000 personnes".
Cette classe d'âge est la plus sensible au méningocoque B. Vacciner ces jeunes permettra de créer une barrière vaccinale. "On a déjà vécu la période Covid qui était traumatisante, s'il y a la prolifération d’une maladie on n'a pas envie que ça continue", confie à BFMTV Baptiste, un étudiant de cette école.
• Jusqu'à quand?
C'est à la Rennes School of Business que la vaccination a débuté ce lundi. Comme l'indique Ouest-France, un centre de vaccination est installé dans les locaux de l'université.
Cette première session de vaccination se poursuivra jusqu'au 19 mars et une deuxième session de vaccination aura lieu du 1er avril au 16 avril, en respectant un délai de quatre semaines entre les deux vaccinations, rapporte France Bleu.
À partir de jeudi, la campagne ouvre pour les autres jeunes concernés, "chez les professionnels de santé libéraux et dans les centres de vaccination qui seront déployés sur des sites à proximité des principaux pôles universitaires".
Médecins généralistes, pharmaciens, infirmières, sages-femmes et autres professionnels de santé pourront pratiquer la vaccination. Selon le ministère de la Santé, l’approvisionnement en doses de vaccins ne posera aucun problème.
La vaccination s'étalera sur plusieurs semaines consécutives "afin de permettre à l'ensemble de la population cible d'accéder à la vaccination" d'après l'ARS.
Un numéro vert, gratuit, le 0800.35.00.17, pour répondre aux questions concernant cette campagne, est mis en place et sera "ouvert tous les jours de 10h à 17h", indique l’ARS Bretagne.
• C'est quoi la méningite?
Les méningocoques sont une famille de bactéries qui causent des méningites très dangereuses et contagieuses, principalement chez les enfants et adolescents. Les méningites à méningocoques se manifestent notamment par une forte fièvre et une raideur de la nuque et tuent un patient de manière foudroyante si elles ne sont pas soignées. Et, quand elles le sont, la mortalité reste de 10%, sans parler de séquelles fréquentes: amputation, troubles cognitifs, surdité...
"On a d'un côté des cas de méningite pour lesquels les gens ne sont pas couverts et de l’autre un vaccin qui a très peu d'effets secondaires et très efficace. Dans ce cadre-là, l’ARS a statué en disant qu'il fallait rattraper la vaccination et vacciner les ados contre les différents sérotypes de méningocoques", explique Aurel Guejd, médecin urgentiste et consultant santé pour BFMTV.
En France, la vaccination contre le méningocoque B et les méningocoques ACWY est obligatoire pour les nourrissons depuis le 1er janvier 2025. Chez les adolescents, une dose de rappel contre les méningocoques -contre les souches A, C, W et Y- est désormais recommandée entre 11 et 14 ans, même s'ils ont bien reçu ce vaccin au plus jeune âge.
• Quelle est la situation ailleurs en France?
Depuis l'arrêt des mesures sanitaires liées au Covid-19, les méningites à méningocoques ont connu un rebond en France. En France, une recrudescence de cas a été observée au cours de la saison 2024-2025 "avec un nombre particulièrement élevé de cas en janvier", ajoute l'ARS.
"Nous sommes confrontés à une méningite à méningocoques B particulièrement virulente. Rappelons que depuis juillet, la méningite a causé la mort de 50 personnes en France", pointe également le ministre de la Santé.
Pour toute l'année 2024, la France a enregistré 615 cas d'infections invasives à méningocoque, niveau record depuis 2010.