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Obligation vaccinale: combien de soignants suspendus depuis l'entrée en vigueur de la sanction?

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Le ministre de la Santé Olivier Véran avait annoncé mi-septembre qu'environ 3000 soignants avaient été suspendus de leur fonction pour ne pas s'être soumis à l'obligation de se faire vaccinert contre le coronavirus. Un chiffre présenté comme "partiel et parcellaire", selon son cabinet.

Y-a-t-il plusieurs Mulhouse en France? Le groupe hospitalier de la ville alsacienne a annoncé la semaine dernière le déclenchement du plan blanc dans ses établissements de santé. Nouvelle vague de l'épidémie? Pas du tout, un manque de soignants: près de 170 salariés non-vaccinés ont été suspendus.

Dans une pharmacie des Yvelines, une pharmacie travaille aussi à flux tendu en raison de la non-vaccination d'un employé, cette fois-ci pour des raisons médicales, ce qui oblige le recours à des sociétés d'intérims qui font elles-mêmes face à des difficultés de recrutement. Le 16 septembre dernier, soit au lendemain de l'entrée en vigueur des sanctions pour les soignants non-vaccinés, Olivier Véran indiquait alors que quelque 3000 suspensions avaient été signifiées à des soignants.

0,9% des effectifs soumis à cette obligation suspendus

Le cabinet du ministre de la Santé, contacté alors par nos confrères du Monde, expliquait qu'il s'agissait là d'un chiffre "partiel et parcellaire", évoquant "3000 remontées sur la journée [...] à un instant T, faites établissement par établissement".

Comprendre par là que ce chiffre n'est plus le même aujourd'hui et qu'il s'agissait là des personnels de santé travaillant dans un établissement hospitalier ou médico-social. Les médecins et infirmiers libéraux, pompiers ou encore ambulanciers ne sont donc pas pris en compte dans ce premier chiffre dévoilé par le ministre.

A-t-il dès lors augmenté ou baissé? Sollicité par BFMTV.com, la Direction générale de l'offre de soins (DGOS) indique que, d'après les dernières remontées de la semaine dernière, les suspensions représentaient 0.9% des effectifs. Un taux qui provient toutefois d’un échantillon non exhaustif et donc pas totalement représentatif de la réalité, comprendre par là qu'il regroupe tous professionnels confondus soumis à l'obligation vaccinale, soignants et non soignants.

Le service rattaché au ministère de la Santé précise que des données continuent de remonter depuis les acteurs locaux (ARS et ordres départementaux) mais n'est toutefois pas en mesure de nous indiquer quand de nouveaux chiffres seront communiqués.

Une couverture vaccinale "d'ores et déjà satisfaisante"

Près de deux semaines après leur entrée en vigueur, il reste difficile d'évaluer le nombre de sanctions prononcées à l'encontre des quelque 2,7 millions de Français soumis à cette obligation vaccinale, et plus précisément des soignants.

Interrogé mardi dernier par nos confrères de 20 Minutes, le ministère de la Santé indiquait que le chiffre de 300.000 correspondait "aux professionnels de santé devant encore se soumettre à l’obligation vaccinale", soit environ 10 % de l’effectif. Le nombre de suspensions chez ces personnes et notamment chez les soignants pourrait donc évoluer au fil des semaines, même si le sérum est largement accepté chez les professionnels de santé.

En précision, la Direction générale de l’offre de soin évoquait la semaine dernière dans le Parisien une couverture vaccinale "d’ores et déjà satisfaisante […] avec un total, tous établissements confondus, de 92,8%". Des données qui concernaient ici les 2,7 millions de personnes soumises à cette obligation, soignantes ou non. En outre, Le Parisien donne une estimation de 20.000 suspensions depuis le 15 septembre dernier.

Enfin, il convient de souligner que le nombre de suspensions de soignants ne correspond pas exactement au nombre de soignants non-vaccinés. Aucune sanction n'a d'ailleurs été prononcée chez les soignants de Guadeloupe et de Martinique, deux territoires ultramarins exemptés de cette oblgiation car fortement touchés par la quatrième vague. Une crise sanitaire causée par un faible taux de vaccination de sa population, et de son personnel de santé.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV