Le ministre de la Santé annonce la fin du "numerus apertus" pour former plus de médecins

Le ministre chargé de la Santé et de l'accès au soin a annoncé jeudi 12 juin sur France Inter qu'il allait "supprimer le numerus apertus, pour former plus de médecins, le 17 juin". Fin 2023, Yannick Neuder, alors député, portait cette proposition de loi devant l'Assemblée nationale. Votée dans la foulée, elle est "inscrite à l'ordre du Sénat" mardi prochain.
Mis en place en 2020 pour remplacer le numerus clausus, le numerus apertus est "encore beaucoup trop restrictif", avait admis le ministre en mars. Ce "nombre ouvert", fixé chaque année par l'ARS consiste à admettre un minimum d'étudiants en deuxième année de médecine et ce en fonction des besoins de professionnels de santé estimés sur le territoire et des capacités d'accueil des organismes de formation.
Malgré cette réforme, dans une tribune publié en octobre 2023 dans La revue du praticien, le professeur Patrice Queneau calculait qu'il manquait encore "5.000 places dans les universités de médecine chaque année", pour pouvoir agir efficacement sur la pénurie de médecins que connaît le pays.
La suppression pure et simple du numerus apertus devrait aussi permettre de rappatrier les éudiants partis à l'étranger faute de place dans les universités françaises. Les "besoins en France" étant trop élevés a lâché Yannick Neuder. Il faut "récupérer nos étudiants français, partis en Roumanie, en Espagne, en Belgique."
Rendre la psychiatrie plus attractive
Mercredi le gouvernement dévoilait un plan pour tenter de mieux repérer et soigner les troubles psychiques et de rendre plus attractive la psychiatrie. Yannick Neuder a rebondi sur cette annonce. "Je crois qu'il y a urgence à renforcer toute la prise en charge de la santé mentale de la population et particulièrement des plus jeunes. Et ne rien faire, rester dans la contemplation serait extrêmement préjudiciable."
Parmi ces nouveaux médecins formés il faudrait également "faire en sorte d'avoir davantage d'étudiants en psychiatrie", a estimé ministre. "Chaque étudiant en médecine et en paramédical puisse effectuer un stage durant son parcours de formation en psychiatrie", a confié Yannick Neuder. L'idée serait de passer de 500 à 600 internes en psychiatrie par an à partir de 2027.
Sur la santé mentale des jeunes, le ministre de la santé et de l'accès aux soins a insisté sur la nécessité de dépister au mieux "les jeunes en difficulté" et de renforcer la formation de personnels "de l'Éducation nationale", du "monde associatif" ou encore du "monde économique dans les entreprises".
Côté financement de ce plan le ministre a souligné des "budgets déjà existants pour la santé mentale". Mais forcé de reconnaître néanmoins que ceux-ci ne sont "jamais suffisants".