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Prévenir, sensibiliser et palier à la "crise de la vocation": un grand plan sur la santé mentale annoncé par le gouvernement

Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, à l'Élysée le 22 janvier 2025

Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, à l'Élysée le 22 janvier 2025 - Ludovic MARIN / AFP

Le ministère de la Santé annonce ce mercredi 11 juin un éventail de mesures visant à infuser plus largement la culture de la santé mentale. L'un des axes: "redonner ses lettres de noblesse" à la profession de psychiatre.

Le gouvernement au chevet d'un secteur de la psychiatrie fiévreux. Alors que la question de la santé mentale des jeunes est régulièrement revenu dans l'actualité ces dernières semaines, le ministère de la Santé dévoile ce mercredi 11 juin un plan d'action portant sur la psychiatrie.

Le programme dévoilé s'articule autour de trois axes, et d'une quinzaine de mesures, portant tant sur la détection du mal-être en milieu scolaire qu'une volonté de renforcer la volonté du métier de psychiatre, en passant par une fluidification de l'offre de soin. Côté finances, toutefois, pas d'annonces d'ordre financier.

• Prévenir, notamment chez les jeunes

Sur le volet prévention, une partie des annonces porte sur le milieu scolaire. D'ici la rentrée 2025-2026, chaque établissement du primaire au lycée va devoir être doté de deux "personnels repères" chargés de détecter de manière précoce les possibles troubles. Un point toutefois déjà présenté par le ministère de l'Éducation, dont les spécificités demeurent encore floues à trois mois de la rentrée.

"La période de plus grande vulnérabilité, charnière en matière de santé mentale, ce sont les jeunes, notamment de 12 à 25 ans", a noté le ministère de la Santé. L'objectif est d'aboutir à "la formation de 100 % des personnels de santé scolaire aux repérages précoces".

• Renforcer et fluidifier l'offre de soins

Le second volet du plan présenté par le ministère porte sur l'offre de soin, face au constat de manquements et de défaillances dans l'offre globale. Les axes de développement détaillés portent à la fois sur la psychiatrie hospitalière, mais aussi le système des psychologues libéraux. Le gouvernement prévoit de doubler le nombre de ces professionnels participant au dispositif "Mon soutien psy".

Plus globalement, l'ambition affichée est d'infuser la culture de la prise en charge de ces maux dans les pratiques, ce qui peut également passer par la mise à disposition d'outils spécifiques et adaptés aux médecins généralistes. L'un des objectifs est également de permettre un "suivi" en ville des personnes après des épisodes de crise.

Enfin, parmi les autres mesures envisagées, la régulation des cas de détresse psychologiques directement par les lignes téléphoniques d'urgence (15/18), afin que les personnes puissent "être mises en relation avec une offre de soins, ou avec un correspondant formé dans le domaine de la psychiatrie spécifiquement".

• Former davantage de psychiatres

Restructurer les soins? Un lissage et une réorganisation pourraient ne pas suffire à combler les manques, le nombre de professionnels de la psychiatrie n'étant pas à la hauteur des besoins.

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Avant même la spécialisation des médecins, l'objectif est de renforcer la connaissance de cette spécialité au sein du tronc commun. Le ministère veut également contraindre les étudiants à effectuer au moins un stage dans un service dédié, dans l'objectif d'y voir naître des "vocations".

"Nous avons besoin de reconstruire et de rendre plus attractif ce métier, de l'équiper et de lui redonner ses lettres de noblesse qu'il mérite", explique le ministère de la Santé, qui vise la formation de 600 internes en psychiatrie par an d'ici 2027, contre 500 en moyenne actuellement.

Pour améliorer l'attractivité - sans mention d'éléments pécuniaire - le gouvernement table notamment sur une amélioration des conditions de travail, notamment sur le plan sécuritaire, ainsi que sur une diminution des taches administratives.

Tom Kerkour