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Santé

La mortalité infantile ne baisse plus en France depuis 2005

Nourrisson. (illustration)

Nourrisson. (illustration) - FRED DUFOUR / AFP

Difficile de trouver les raisons qui font que la mortalité infantile continue à baisser dans de nombreux pays d'Europe, mais pas en France.

Pourquoi la mortalité infantile stagne-t-elle en France alors qu'elle continue à baisser dans d'autres pays? Avec 3,7 décès d'enfants de moins d'un an pour 1.000 naissances vivantes, la mort d'enfants en bas âge est stable en France depuis une dizaine d'années, selon une étude de l'Insee publiée lundi. Cette proportion qui avait pourtant baissé tout au long du vingtième siècle avant d'atteindre ce palier. 

En 2016, 2.900 enfants de moins d'un an sont décédés en France pour 784.000 naissances, soit un taux de 3,7 pour 1.000, identique à celui de 2015 et proche de celui de 2005 (3,8). 

La mortalité infantile se concentre dans les premiers jours de la vie, la moitié des bébés décédés avant leur premier anniversaire ayant vécu moins d'une semaine. Le taux de mortalité infantile est historiquement bas. Il a diminué tout au long du vingtième siècle, malgré quelques hausses très marquées aux moments de la canicule de l'été 1911, de l'épidémie de grippe espagnole de 1918 et durant la Seconde Guerre mondiale. 

Pas d'évolution depuis 2005

Le taux de mortalité infantile s'élevait à 143 pour mille au début du vingtième siècle et était deux fois plus faible à la fin des années 1930. Après la deuxième guerre mondiale, il a décru régulièrement jusqu'en 2005. La mortalité infantile est depuis cette époque environ 35 fois plus faible qu'un siècle auparavant.

Depuis 2005, la diminution de la mortalité infantile marque le pas et le taux reste stable autour de 3,5 pour mille en France métropolitaine et 3,7 pour mille dans la France entière. La mortalité avant sept jours augmente légèrement ces dix dernières années, alors qu'elle continue de baisser entre 28 jours et un an. La saisonnalité de la mortalité infantile, qui était très marquée entre les années 1960 et la fin des années 1990 - avec davantage de décès durant les mois d'hiver - s'est fortement atténuée.

Plus forte mortalité dans le DOM

Le taux de mortalité infantile est plus élevé dans les départements d'outre-mer (plus de 9 pour mille à Mayotte et en Guyane). En métropole, c'est en Haute-Vienne qu'il est le plus haut (5,4). Il est en revanche inférieur à 3 dans tous les départements des Pays de la Loire et dans la majorité de ceux d'Occitanie.

Le taux de mortalité infantile moyen en France est proche de celui constaté dans les 28 pays de l'Union européenne (3,6 pour mille). C'est en Finlande qu'il est le plus faible (1,9), tandis que la Roumanie et Malte (7 ou plus) ont les taux les plus élevés. Contrairement à la France, la mortalité infantile tend à baisser depuis 2005 dans quasiment tous les pays de l'UE, y compris dans ceux où il était déjà faible (de 3 à 1,9 en Finlande, de 3,7 à 2,7 en Espagne).

Pour expliquer ces disparités, Le Parisien invoque un rapport de la Cour des comptes de 2012. Le document pointait le fait que moins de la moitié des mesures (45%) "du plan Périnatalité 2005-2007 avaient été réalisées, et ce principalement au détriment des populations précaires ou handicapées." Quant au DOM, une "absence de prise en considération prioritaire de la situation des départements d'outre-mer" n'a pas permis d'améliorer leur situation.

David Namias avec AFP