La natalité en berne après les attentats de janvier?

La menace terroriste a-t-elle fait baisser la natalité en France? Si l'Insee ne publiera ses chiffres qu'en janvier, certaines maternités ont déjà constaté une importante inflexion depuis les attaques de Charlie Hebdo à Paris, au début 2015.
Quel monde laisserons-nous à nos enfants? Les parents, comme Amandine, mère d'une petite Léa s'interroge. Quand les attentats de Paris ont eu lieu, elle était enceinte de sept mois et demi. "Ça amène à se poser des questions pour de futurs projets puisque, oui, nos enfants vont forcément vivre dans plus d'insécurité", témoigne-t-elle auprès de BFMTV.
Une tendance baissière jusqu'à -10%
Depuis janvier, la maternité lyonnaise du 8e arrondissement où a accouché Amandine enregistre 50 naissances de moins chaque mois. Il n’y jamais eu aussi peu de bébés dans les berceaux en plus de 15 ans. Une baisse qui s’est accélérée en octobre et novembre et qui ne concernerait pas uniquement cette clinique.
Selon Jean-Loup Durousset, directeur de la maternité Natecia confirme aussi cette baisse généralisée.
"On va, pour certains établissements, finir l'année aux alentours de moins 10%. Cette cassure est très importante, elle est due à des phénomènes exogènes, extérieurs à notre activité et que l'on peut rapprocher d'événements qui se sont passés au tout début de l'année 2015", explique-t-il.
Ce contexte anxiogène est-il l'unique facteur expliquant le reflux de la natalité? Sans doute pas. La baisse des allocations familiales en juillet 2015, et la crise économique qui perdure ont aussi plombé les projets procréatifs des Français. Si toutefois, elle est en baisse, la natalité française demeure la plus élevée d'Europe, indiquait en novembre l'Insee.