L'obligation vaccinale pour les soignants entre en vigueur aujourd'hui

Vaccination contre le Covid-19 le 23 janvier 2021 à Brighton, au Royaume-Uni - Ben STANSALL © 2019 AFP
C'est l'heure de vérité aujourd'hui pour les soignants. 2,7 millions de personnes sont concernées par l'entrée en vigueur de l'obligation vaccinale le 15 septembre, annoncée il y a deux mois par Emmanuel Macron.
Les dernières estimations font état de 89% de personnels vaccinés à l'hôpital comme en Ehpad.
300.000 professionnels, toutes affectations confondues, restaient à vacciner hier d'après les chiffres de Santé publique France.
Pour les soignants qui ne peuvent justifier à partir d'aujourd'hui d'un schéma vaccinal complet (2 doses + 7 jours), ils peuvent continuer à travailler mais ils doivent au choix :
- Prouver qu'ils ont reçu une première injection et présenter un test négatif de moins de 72 heures
- Fournir un certificat de rétablissement d'au moins 11 jours et de moins de 6 mois
- Fournir un certificat de contre-indication à la vaccination
A partir du 15 octobre, seul un schéma de vaccination complète sera accepté.
Suspension de salaire
Pour les soignants qui refusent de se conformer à cette nouvelle norme dès aujourd'hui, ils ne "peuvent plus exercer leur activité", comme le précise la loi votée le 5 août.
Cela se traduit concrètement par la suspension du contrat de travail, sans rémunération.
"On trouve évidemment quelques centaines ou quelques milliers de réfractaires" parmi le million d'agents des hôpitaux publics, a déclaré hier sur BFMTV, Frédéric Valletoux, le président de la Fédération hospitalière de France.
Désorganisation des Ehpad et des hôpitaux
De quoi désorganiser certains hôpitaux comme à Montélimar où certaines opérations doivent être reprogrammées.
"On peut s'attendre à environ 3000 contrats de travail suspendus dans les prochains jours", estime de son côté Florence Arnaiz-Maumé, la secrétaire générale du Synerpa, qui représente les Ehpad privés, auprès de l'AFP
Le gouvernement, deux mois après avoir imposé cette obligation pour les soignants, a réaffirmé sa fermeté. "Nous ne reculerons pas", a prévenu le Premier ministre, Jean Castex, fin août.
"Le refus de se vacciner ne donnera lieu à aucun arrêt maladie", a également prévenu Olivier Véran, promettant "des contrôles systématiques" pour "toute prescription jugée suspecte".
FO-Santé réclame pour sa part au gouvernement "un délai supplémentaire" afin de désamorcer "des situations ingérables" dans certains hôpitaux.