INFOGRAPHIES - Livraisons, stocks, doses injectées: où en est la campagne de vaccination contre le Covid-19?

Trois mois après le début de la campagne de vaccination en France, où en est-on? BFMTV.com fait le point sur les stocks, les livraisons prévues et le nombre de doses injectées en France.

"Il n'y pas de week-end et de jours fériés pour la vaccination", a martelé Emmanuel Macron ce mardi, appelant à vacciner matin, midi et soir. Dernière accélération de la campagne: l'ouverture de la vaccination à l'ensemble des septuagénaires dès ce samedi et la promesse de vacciner les professions exposées, parmi lesquelles les enseignants et les forces de l'ordre, à partir de mi-avril.

Dans les faits, il est difficile d'établir précisément la date à laquelle commencera la vaccination pour ces catégories de population. Le ministère de la Santé explique que d'après "des remontées de terrain, (...) le délai de prises de rendez-vous a augmenté".

Le gouvernement compte en fait sur la forte hausse des livraisons prévues au mois d'avril. C'est simple, lors du quatrième mois de l'année, la France devrait recevoir plus de doses que lors des trois premiers réunis, comme le montre le graphique ci-dessous.

Comme depuis le début de la campagne, Pfizer sera le principal fournisseur de vaccin dans l'Hexagone. Parmi les 28 millions de doses attendues en avril, 17 devraient être fournies par ce laboratoire; bien plus qu'AstraZeneca, qui ne livrera "que" 7,4 millions de doses.

Le mois d'avril devrait également être le premier mois d'exploitation du vaccin Janssen de Johnson & Johnson, un produit autorisé en mars et qui ne nécessite qu'une seule dose contrairement aux autres vaccins.

Le détail des commandes de vaccin, mois par mois

Le tableau ci-dessous détaille les commandes et se base sur un calendrier établi le 23 mars par la Direction générale de la Santé.

Beaucoup d'AstraZeneca en stock

Parmi toutes les doses d'AstraZeneca déjà livrées, plus d'un million n'ont toujours pas été administrées. Si certaines sont réservées à la seconde dose, il semble y avoir un moindre engouement pour ce produit, qui a "mauvaise presse" selon Alain Fisher, le monsieur Vaccin du gouvernement.

La suspension temporaire d'AstraZeneca mi-mars - après des cas de thromboses finalement sans lien - n'a probablement pas amélioré la réputation du vaccin. Le faible engouement d'une partie des professionnels de santé, dont beaucoup se font vacciner par AstraZeneca, témoigne des doutes vis-à-vis de ce vaccin.

L'infographie ci-dessous compare le nombre de doses administrées au nombre de doses actuellement stockées par vaccin. Comme vous pouvez le voir en cliquant sur "Pfizer" ou "Moderna", le problème de stockage semble propre à AstraZeneca.

Au-delà de l'élargissement de la campagne de vaccination, l'Assurance maladie va également lancer une campagne d'appels téléphoniques "pour proposer la vaccination" aux plus de 75 ans qui n'ont pas fait de démarche ou qui se sont découragés.

Alors que la vaccination est ouverte aux plus de 75 ans depuis le 18 janvier, seule la moitié d'entre eux a reçu une première dose au 22 mars. La proportion est à peu près équivalente chez les plus de 80 ans, comme le montre le graphique ci-dessous.

L'objectif de vacciner 30 millions de personnes fin juin sera-t-il tenu?

Selon le dernier bilan du ministère de la Santé, près de 6,6 millions de personnes ont reçu une première dose. Parmi elles, 2,5 millions ont reçu la deuxième. Ce mercredi, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a assuré que le gouvernement maintenait ses objectifs de vaccination des prochains mois: 10 millions de premières doses administrées au 15 avril, 20 millions au 15 mai, 30 millions fin juin.

Le porte-parole du gouvernement a également rappelé que l'objectif "de vacciner tous les Français qui le souhaitent d'ici la fin de l'été" était toujours d'actualité.

Louis Tanca Journaliste BFMTV