Covid-19: un spray nasal à l'étude pour empêcher le virus d'infecter les poumons
Tromper le virus à défaut de pouvoir encore l'éliminer. Alors que la course au vaccin se poursuit pour enrayer l'épidémie de Covid-19, des chercheurs français issus du CNRS ont mis au point une molécule capable d'empêcher le coronavirus de se fixer aux cellules pulmonaires et donc de se démultiplier pour attaquer les autres cellules.Cette molécule pourrait prendre la forme d'un spray nasal ou une pastille à sucer.
L'idée est la suivante: la molécule imite un récepteur cellulaire auquel le coronavirus s'attache via une protéine, Spike, destinée au départ à infecter les cellules humaines.
Le virus se fixe alors à la molécule qui empêche ainsi toute infection des cellules pulmonaires. Des résultats jusqu'ici préliminaires - ces recherches n'étant pas encore publiées dans une revue scientifique - mais prometteurs.
"Nous en sommes aujourd'hui uniquement au stade vitro. Nous avons développé une molécule et démontré son efficacité à bloquer l'infection sur les cellules pulmonaires humaines", détaille pour BFMTV le professeur Philippe Karoyan, chercheur académique à Sorbonne Université.
Sous la forme d'un spray nasal ou de pastilles
Le chercheur à la tête de ces travaux assure que le produit ne présente pas de toxicité sur les cellules pulmonaires humaines "à 150 fois la dose efficace pour bloquer l'infection".
La molécule pourrait devenir à terme le principe actif de pastilles à sucer ou d'un spray nasal qui viendrait renforcer notre système immunitaire. "Une pulvérisation le matin avant de sortir, une autre dans la journée", envisage Philippe Karoyan pour son utilisation.
"Cela vaut le coup que ce soit testé en grande quantité de façon à ce que l'on sache si ça peut permettre de freiner la diffusion du virus et sa transmission", confie Bruno Lina, virologue et infectiologue au CHU de Lyon et membre du conseil scientifique Covid-19.
Le traitement pourrait être disponible dès la fin de l'année selon le CNRS, à condition néanmoins de recueillir les fonds nécessaires. Il faudrait entre 700.000 et 1 million d'euros pour pouvoir poursuivre les tests de la molécule leurre.