Covid-19: rien ne prouve qu'Omicron soit moins dangereux que Delta, selon une étude britannique

A Londres, le 4 décembre 2021. Boris Johnson a annoncé le 8 décembre une série de mesures pour tenter de freiner la nouvelle vague de l'épidémie et le variant Omicron. - Daniel LEAL / AFP
Un espoir en moins. Depuis plusieurs semaines, les médecins expliquaient que des études étaient en cours sur la sévérité du variant Omicron, et assuraient qu'il pourrait être moins dangereux que le variant Delta. Et ce en dépit de son caractère plus infectieux. Cependant, une vaste étude menée par l'Imperial College de Londres estime qu'il n'existe aucune preuve montrant qu'Omicron serait moins sévère que Delta.
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont analysé tous les tests PCR positifs en Angleterre entre le 29 novembre et le 11 décembre.
En observant les symptômes et les parcours hospitaliers des différents malades, les experts affirment n'avoir trouvé "aucune preuve qu'Omicron a une sévérité différente de Delta".
Les auteurs de l'étude expliquent malgré tout que les données restent, à ce jour, relativement limitées.
Un bilan plus complet la semaine prochaine
Une information qui a de quoi inquiéter les médecins au Royaume-Uni, puisque le pays connaît une forte augmentation du nombre de cas d'Omicron ces dernières semaines. En effet, ce vendredi, plus de 93.000 cas positifs ont été recensés dans le pays, un nouveau record. Les contaminations à Omicron sont, elles, passées de 1961 cas à 3201 en 24 heures.
Interrogée par le Financial Times, la professeure Azra Ghani, co-autrice de l'étude, demande donc aux gouvernements de "mettre en place des mesures pour atténuer" l'impact de la nouvelle souche. Pour Bloomberg, un autre auteur, Neil Ferguson, assure que de nouvelles données devraient donner un "jugement plus définitif" sur la sévérité du variant Omicron.
Un échappement immunitaire importante
L'autre conclusion importante de cette étude concerne la protection immunitaire contre le variant Omicron après avoir attrapé le Covid-19 ou après la vaccination. Selon les scientifiques, la chance d'être contaminé par la nouvelle souche est bien plus importante que pour le variant Delta. Six mois après une première contamination, le taux de protection tombe en effet à 19% pour Omicron, contre 85% pour Delta.
Les experts chiffrent également l'importance des doses de rappel. Ainsi, une personne qui a reçu ses deux premières doses ne serait protégée qu'entre 0 et 20% contre une forme symptomatique d'Omicron. Un chiffre qui est estimé entre 55 et 80% après le rappel. Cette capacité du virus à échapper au système immunitaire du corps humain, à neutraliser une partie des anticorps, et, donc, à resister au vaccin, est nommée "échappement immunitaire" par les scientifiques. Et, "à ce niveau", cela montre "qu'Omicron est une menace majeure et imminente pour la santé publique", selon Neil Ferguson.