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Covid-19: qui sont les personnes qui se font vacciner aujourd'hui?

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Les plus jeunes et les derniers sceptiques semblent être le profil-type de ceux qui vont se faire vacciner aujourd'hui. Mais pour de nombreux professionnels de santé, la vaccination baisse encore.

D'après le ministre de la Santé Olivier Véran, neuf personnes vaccinables sur dix ont été vaccinées en France. Et la barre symbolique des 50 millions de primo-vaccinés devrait être franchie dans les prochains jours. Certains y verront une satisfaction et le verre à moitié plein. D'autres diront que ce n'est pas encore assez. Et surtout, ils remarqueront que la couverture vaccinale est ralentie depuis plusieurs semaines. Alors, quelles sont les personnes qui vont se faire vacciner aujourd'hui, en septembre?

Selon les données du ministère de la Santé et de Geodes, au 13 septembre, l'augmentation la plus significative se trouve chez les 12-17 ans. Si la couverture vaccinale de cette tranche d'âge n'est "que" de 68,3%, 110.266 primo-injections ont été faites en une semaine. Les 30-39 ans sont aussi concernés par une hausse importante la semaine dernière avec +78.805 premières injections.

Des jeunes et des vaccino-sceptiques

"On a beaucoup beaucoup de jeunes" affirme le docteur Lilian Puech, co-responsable d'un centre de vaccination à Rouen. "On travaille beaucoup avec les collèges et les lycées pour permettre d'avoir un accès à la vaccination chez les jeunes. Et chez les adultes, on se retrouve avec la part de la population un peu plus vaccino-sceptique, qui se retrouve un peu obligée avec les annonces et les obligations vaccinales."

Olivier, 46 ans, fait partie de ceux qui ont franchi le pas de la vaccination ces derniers jours, un peu contraint il l'avoue: "Tout ce qui est tests PCR, tous ces tests-là seront payants après le mois de septembre. Je ne voulais pas prendre le risque de me retrouver à payer les tests de façon régulière, alors je me suis lancé. Mais il y a un sentiment d'obligation", reconnaît-il.

"On est déprimés dans les centres de vaccination"

Les plus jeunes et les récalcitrants semblent donc être le "profil-type" des personnes qui sont allées se faire vacciner ces dernières semaines. Pour autant, le rythme vaccinal a nettement baissé, et le nombre quotidien moyen de primo-injections était de 63.157 la semaine dernière, contre 330.000 fin juillet.

Des chiffres qui semblent logiques, considérant l'explosion de la vaccination cet été, ce qui n'empêche pas Jean-François Corty, médecin généraliste et coordinateur d'un centre de vaccination à Paris de constater la très nette baisse:

"On est déprimés dans les centres de vaccination à Paris notamment, il y a une baisse drastique des personnes qui viennent se faire vacciner", admet-il. "On a divisé par trois le nombre de patients, par trois le nombre de boxes et la capacité vaccinale."

Une vaccination qui baisse, alors que dans le même temps il le rappelle, le virus continue de circuler, en particulier chez les plus jeunes. Et surtout, en France, la totalité de nos personnes dites "à risque" ne sont pas vaccinées.

Le docteur Corty reconnaît ne quasiment plus voir de personnes âgées venir recevoir une première injection dans son centre de vaccination. Il assure que la campagne de vaccination contre la grippe qui arrive sera "une opportunité d'aller chercher ceux qui n'ont pas pu venir pour diverses raisons". Pour lui, la médecine de ville aura, là encore, un grand rôle à jouer.

Louis Augry