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Covid-19: pour le Pr Pialoux, il n'y a "pas de preuve que le virus soit moins agressif"

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Invité ce jeudi matin sur BFMTV-RMC, le chef des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Tenon à Paris est revenu sur les affirmations du Pr Didier Raoult selon lesquelles le virus aurait muté.

"L'épidémie actuelle n'a rien à voir avec celle du mois d'avril, c'est une autre maladie", assure le Professeur Didier Raoult, dans son dernier bulletin d'information diffusé sur YouTube le 22 septembre. Le directeur de l'IHU Méditerranée Infection estime que nous assistons en cette rentrée à "un phénomène de mutation accéléré" du Covid-19 avec une diminution "très significative" de "la séverité de l'infection, de la réponse inflammatoire et des troubles de la coagulation" liés au virus.

Des affirmations vivement remises en cause par le chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Tenon à Paris, invité sur BFMTV et RMC ce jeudi matin.

"Sur Didier Raoult, il faut que les gens rembobinent ce qui a été dit depuis le début de l'épidémie", estime Gilles Pialoux, qui liste les annonces successives de son homologue marseillais depuis le début de l'épidémie. "En janvier, il affirmait que trois Chinois mouraient, en février, que le virus ne causait pas plus de morts que les accidents de trottinettes, puis qu'il n'y aurait pas de deuxième vague". "Il faut replacer tout cela dans le contexte" et "écouter les virologues", plaide-t-il.

Des patients mieux pris en charge

"Il n'y a pas de preuve que l'on ait un virus moins agressif. Oui, c'est la même maladie et les mêmes malades sauf qu'on les prend mieux en charge", assène Gilles Pialoux qui appelle à la "prudence".

Le médecin estime qu'il va en effet falloir "vivre avec le virus" mais rappelle qu'il n'est pas souhaitable que "la marée monte dans les hôpitaux". "Nous aussi, on a envie que les Français respirent mais on a envie qu'ils respirent sans tube", conclut Gilles Pialoux, interrogé sur les dernières mesures sanitaires annoncées par le ministre de la Santé mercredi soir.

Mélanie Rostagnat Journaliste BFMTV