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Santé

Covid-19: pour le Pr Fontanet, "on devrait échapper" à une nouvelle saturation des hôpitaux

L'épidémiologiste Arnaud Fontanet.

L'épidémiologiste Arnaud Fontanet. - STEPHANE DE SAKUTIN

L'épidémiologiste, membre du conseil scientifique, estime dans le JDD que le Covid-19 ne saturera pas les hôpitaux cet hiver grâce aux vaccins et à l'administration de rappels pour les plus fragiles. Mais les cas vont augmenter de nouveau.

L'épidémiologiste Arnaud Fontanet estime que la France allait "pouvoir échapper" à une saturation des hôpitaux cet hiver, malgré une légère reprise de l'épidémie de Covid-19. D'après ce membre du conseil scientifique, interrogé par le Journal du Dimanche, le vaccin va "certainement ralentir la progression [de l'épidémie de coronavirus, NDLR] et diminuer l'amplitude de la vague en formation".

"La clef du succès repose sur la capacité du vaccin à protéger contre les formes graves de la maladie, et sur notre capacité à garantir la couverture vaccinale la plus élevée possible chez les personnes vulnérables", explique-t-il ce dimanche auprès de nos confrères.

Baisse d'efficacité vaccinale et froid hivernal

La situation épidémique reste particulièrement surveillée en France. Après huit semaines de baisse, le taux d’incidence a augmenté lors de la semaine du 11 au 17 octobre dernier, avec en moyenne 48 nouveaux cas pour 100.000 habitants. En métropole, le taux de reproduction du virus est désormais supérieur à 1. "Une petite poussée", qu'a décrite le ministre de la Santé Olivier Véran sur notre plateau vendredi.

La reprise de la circulation virale est due à deux facteurs, complète le Pr Fontanet: "La météo et la baisse de l'efficacité des vaccins contre l'infection."

En effet, "même si ces derniers continuent à protéger à plus de 90% contre les formes graves de la maladie, la protection contre l'infection passe de 80% deux mois après la deuxième dose à 50% au bout de six mois".

Une grande efficacité contre les formes graves

Cependant, l'épidémiologiste se veut optimiste. L'efficacité vaccinale contre les formes graves "se maintient à 90%" avec "six à huit de mois de recul", ce qui devrait fortement décharger les hôpitaux.

Chez les personnes les plus à risque, elle baisse un peu plus donc "il faut tout faire pour compléter les primo-vaccinations, notamment chez les plus fragiles et consolider cet acquis au moyen des rappels", conseille Arnaud Fontanet qui souligne qu'une "dose de rappel divise par dix le risque d'infection et par vingt le risque d'hospitalisation".

Depuis que la campagne de rappels a été lancée le 1er septembre dernier, plus de 2 millions de troisièmes doses ont été injectées. "Nous sommes sur la bonne voie, continuons ainsi", s'est félicité le médecin qui incite, en renfort de la vaccination, à continuer à respecter les gestes barrières, le port du masque en intérieur ainsi que l'aération régulière des espaces clos.

Diane Regny