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Covid-19: les soignants partagés sur la fin du port du masque obligatoire dans les transports

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Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé ce mercredi, à l'issue du Conseil des ministres la fin du port du masque dans les transports à partir du 16 mai. Une mesure qui inquiète certains spécialistes qui craignent une décision prématurée.

C'est - presque - la fin du port du masque. Depuis le 14 mars, les Français n'étaient plus obligés de porter un masque en intérieur, à l'exception des transports et des établissements de santé. À partir du 16 mai, ils pourront aussi l'enlever dans les trains, métro et bus, mais également dans les aéroports et à bord des avions au sein de l'Union européenne.

"La situation épidémique s'améliore, la pandémie n'est pas terminée mais le nombre de nouveaux diagnostics au quotidien diminue et nous considérons qu'il n'est plus adapté de maintenir cette obligation du port du masque dans les transports en commun, à partir de lundi 16 mai", a annoncé Olivier Véran à l'issue du Conseil des ministres de mercredi.

Un port du masque "adaptatif"

Immédiatement, l'annonce a fait réagir des soignants et spécialistes. "C'est une bonne nouvelle car cela traduit une situation plus favorable de l'épidémie", note Yves Buisson, épidémiologiste, président de la cellule Covid-19 de l'académie nationale de médecine.

"Mais si le masque ne sera plus obligatoire dans les transports en commun, il sera toujours recommandé, notamment pour les personnes âgées et les personnes à risque", insiste-t-il. "L'épidémie continue à faire des morts chaque jour. Ce n'est pas terminé. Les personnes à risque doivent continuer à se protéger."

"Les transports recouvrent des contextes variés. Il n'y a pas de solution qui marche à tous les coups", explique, de son côté, Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses à l'Université de Montpellier, contacté par BFMTV. "Dans certains cas, le port du masque peut apparaître comme excessif et perçu comme tel, dans d'autres il reste adapté", poursuit-il.

"Le porter à un arrêt de bus désert n'a pas la même utilité que dans un car de supporters sportifs ou dans une rame de métro bondée dans laquelle on sait que l'on va rester un moment."

Remettre le masque à l'automne?

Les deux épidémiologistes appellent donc à un port du masque sur mesure, adapté à la situation. Mircea Sofonea regrette par ailleurs que le principe de "solidarité sanitaire" n'ait pas été mis en avant par le gouvernement, notamment vis-à-vis des personnes immunodéprimées.

Mircea Sofonea s'inquiète par ailleurs de l'évolution de l'épidémie dans les prochains mois, au moment où une flambée des cas en Afrique du Sud fait planer le spectre d'une nouvelle vague. "On sait très bien qu'à l'automne, ou avant, il peut y avoir un rebond de l'épidémie et donc qu'il est possible qu'il faille revenir au port du masque", explique-t-il. "Est-ce qu'en levant l'obligation, on enclenche quelque chose d'irréversible?", questionne-t-il enfin.

Margaux de Frouville avec Cy.C