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Covid-19: les règles à respecter lorsque l'on est cas contact

Des passants marchent près d'un panneau exigeant le port du masque à Nantes (France), le 17 juin 2021.

Des passants marchent près d'un panneau exigeant le port du masque à Nantes (France), le 17 juin 2021. - LOIC VENANCE © 2019 AFP

Testé positif au Covid-19 lundi soir, Jean Castex s'était d'abord déclaré cas contact. Avec la vaccination et la baisse de l'épidémie, les conditions de ce statut et les obligations sanitaires qu'il implique ont pu être oubliées. BFMTV.com les rappelle.

Au moment où les autorités de santé pensent étendre le principe d'une troisième piqûre, une autre dose de rappel s'impose: pour contrer la diffusion du Covid-19, il ne suffit pas de s'occuper des malades, il faut aussi s'inquiéter des cas contacts.

Or, l'évolution de la pandémie, le développement des moyens mis en place pour empêcher sa propagation - à commencer par le vaccin -, l'écoulement du temps ainsi probablement qu'un certain relâchement ont pu brouiller les contours de ce statut. Quand est-on cas contact? Peut-on être vacciné et malgré tout cas contact? Que faut-il faire dans ce cas?

Des questions qu'il convient d'éclaircir alors que l'actualité vient de réintroduire le cas contact sur le devant de la scène: testé positif dans la soirée de lundi, le Premier ministre Jean Castex avait d'abord été désigné comme cas contact.

· Trois catégories

Près de deux ans après l'arrivée de la pandémie en France, le concept de cas contact n'a pas évolué: il s'agit toujours par définition de qualifier une personne s'étant exposée au Covid-19 par une interaction avec un patient ou un individu dont on a plus tard révélé la contamination. Mais il s'est diversifié.

Ainsi, depuis un avis du Haut Conseil de Santé publique en date du 15 juin, on distingue trois types de cas contact. Ces catégories sont les suivantes: le cas contact à risque élevé, à risque modéré et à risque négligeable.

Evoquons d'abord les "risques modérés" car dans un pays où 89% de la population adulte est pleinement vaccinée d'après les statistiques officielles, c'est cet échelon intermédiaire qui sera le plus fréquent.

Il concerne en effet, comme le note ici le site Ameli, les personnes ayant achevé leur schéma vaccinal depuis au moins sept jours - en cas d'administration de deux doses - ou un mois - dans le cas du cas du vaccin à injection unique Janssen - et ne présentant pas de grave immunodépression.

Logiquement, la catégorie des "risques élevés" est quant à lui constitué par les personnes non vaccinées ou incomplètement vaccinées, dont l'immunisation est trop récente (depuis moins d'une semaine s'agissant des sérums de Pfizer, Moderna et AstraZeneca, ou moins de quatre semaines pour Janssen), ou encore victimes d'une immunodépression sévère.

Enfin, on considérera le cas contact comme à "risque négligeable" si l'individu peut attester d'un antécédent d'infection par le Covid-19 par un test remontant à moins de deux mois. Et peu importe ici son statut vaccinal.

Il faut noter en revanche que cette définition ne vaut ni pour le personnel de santé hospitalier - dont les membres doivent être examinés par le médecin du travail ou l'équipe opérationnelle d'hygiène, précise encore Ameli - ni pour le personnel scolaire - astreint aux règles spécifiques de quarantaine du ministère de l'Education nationale.

· Durée d'exposition, lieu: quand est-on considéré comme cas contact?

Deux questions restent cependant entières. À quelles conditions est-on considéré comme un contact et que doit-on faire selon qu'on ressort de l'une ou l'autre de ces catégories? Certains axes de la feuille de route sont communs à tous et d'autres diffèrent.

Première chose: la durée de l'exposition ne change pas grand-chose à l'affaire. Est cas contact quiconque s'est trouvé face à face avec un malade ou un futur malade à moins de deux mètres. Est encore cas contact toute personne "ayant donné ou reçu des actes d’hygiène ou de soins à la personne positive (ou probablement positive) au Covid-19" selon la phraséologie officielle.

Enfin, est cas contact toute personne ayant "partagé un espace intérieur" avec un malade: c'est-à-dire une salle de réunion, un bureau, une salle de restaurant ou l'habitacle d'un véhicule. Ce partage doit cependant s'être étiré pendant au moins quinze minutes, consécutives ou cumulées sur 24 heures. Dernière possibilité: on sera cas contact si l'on était face à un malade au moment où celui-ci a traversé des quintes de toux ou d'éternuements.

· Quelle est la marche à suivre?

La marche à suivre pour ces différents cas contacts est simple. Tous doivent pratiquer, bien sûr, un dépistage, qu'il soit antigénique ou PCR. Le cas contact manifestant des symptômes devra toutefois se tourner vers un test PCR. Il faudra prévoir deux rendez-vous: un premier test immédiatement après le dernier contact avec la personne dont la contamination vient d'être établie, puis sept jours après celle-ci.

C'est ici que les trajectoires divergent. Les cas contacts à risque élevé doivent en effet observer un isolement immédiat et long de sept jours. Ils peuvent de plus obtenir un arrêt de travail. Ce n'est pas le cas des "risques modérés" qui ne seront pas non plus tenus de s'isoler. Ils peuvent - et doivent - surveiller l'évolution de leur état et l'apparition potentielle de signes de la maladie. Ces règles valent également pour les conjoints de malades.

Toutes les institutions sanitaires sont par ailleurs à l'unisson sur un point et ce pour tous les cas de figure, contacts ou non: les gestes barrières sont toujours de mise. Un précepte qui, semble-t-il, était sorti de la tête du Premier ministre, comme de certains de ses subordonnés.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV