Covid-19: la France a enregistré une surmortalité de 95.000 décès en 2020 et 2021

Des soignantes s'occupent d'un patient atteint du Covid-19 dans l'unité de soins intensifs de l'hôpital Delafontaine, le 29 mars 2021 à Saint-Denis, près de Paris - Thomas SAMSON © 2019 AFP
Une donnée qui prouve à nouveau l'ampleur de la pandémie. Une surmortalité de 95.000 décès a été recensée en France entre mars 2020 et décembre 2021. Un chiffre cependant inférieur au bilan estimé du Covid-19 car certaines "personnes fragiles seraient décédées même sans l'épidémie", selon une étude de l'Insee parue jeudi.
Pour arriver à ce résultat, les experts déterminent le nombre de décès "attendu en l'absence d'épidémie", compte tenu de l'augmentation et du vieillissement de la population, et de la tendance à la baisse des risques de décès à chaque âge. Puis, ils le comparent au nombre de décès réellement constaté, toutes causes confondues.
"L'effet moisson"
Au total, cette surmortalité calculée a atteint +55.600 de mars à décembre 2020, puis +39.100 en 2021, soit presque +95.000 décès en tout. Sur la même période, le bilan humain de l'épidémie de Covid-19 a pourtant été nettement plus lourd: de 130.000 à 146.000 personnes auraient été emportées par le virus, selon différentes estimations.
Cette différence s'explique par le fait que certaines victimes du Covid sont des personnes "fragiles" dont les démographes considèrent que, même sans l'épidémie, elles seraient décédées d'une autre cause (diabète, maladie cardiovasculaire...). C'est ce que les spécialistes appellent "l'effet moisson".
Par ailleurs, l'épidémie a également réduit d'autres causes de décès, comme les accidents de la route, moins nombreux pendant les confinements.