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Faut-il s'auto-confiner avant de retrouver ses proches pour Noël?

Une vitrine de Noël.

Une vitrine de Noël. - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP

Plusieurs voix s'élèvent pour appeler à la prudence les personnes qui vont retrouver leurs proches à l'occasion des fêtes de fin d'année.

À l'approche des fêtes de fin d'année, l'inquiétude grandit quant à l'épidémie de coronavirus et les habituels rassemblements observés à cette période de l'année. L'épidémie n'a pas suffisamment reflué, contrairement à ce qu'avait envisagé le gouvernement, pour procéder notamment à la réouverture des cinémas, théâtres et musées le 15 décembre. Ainsi, si le confinement stricto sensu doit être levé ce jour-là, un couvre-feu sera instauré à partir de 20 heures, avec le réveillon de Noël comme seul jour dérogatoire.

Plus que jamais, un scénario "à la Thanksgiving" est redouté. Aux États-Unis, une flambée de cas est constatée ces jours derniers, deux semaines après la célébration de la fête familiale qui a généré de nombreux déplacements et rassemblements à travers le territoire. Jeudi, le pays a déploré jeudi 2900 morts du coronavirus en 24 heures, selon les chiffres de l'université Johns Hopkins, un nouveau très lourd bilan après un sinistre record, battu mercredi, avec plus de 3000 morts en fin de journée.

"Pas le moment de stocker du lien social"

Ici et là, des voix s'élèvent pour appeler à la prudence voire à un "auto-confinement" avant de gagner le giron familial.

"Moi je conseille deux choses (...), c'est une forme d'auto-confinement, entre guillemets, dans la semaine qui précède les fêtes, ce n'est vraiment pas le moment de stocker du lien social", a martelé le professeur Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital parisien Tenon, invité de BFMTV jeudi. "C'est déjà un niveau de protection", a estimé l'infectiologue, conseillant par ailleurs si possible de se faire tester.

Une position également partagée par l'infectiologue de l'hôpital Saint-Louis Anne-Claude Crémieux. Sur France 2, elle a conseillé un auto-confinement "pendant les sept jours précédent" les rassemblements avec ses proches.

D'ores et déjà, des personnes envisagent de mettre en application ces recommandations et de s'imposer une sorte de "quarantaine". "L'idée de ce petit sas de sécurité, c'est de prendre toutes les précautions possibles", a ainsi confié à BFMTV.com une trentenaire qui a fait ce choix.

Le télétravail plus que jamais de mise

En ce sens, si le confinement est levé au profit d'un couvre-feu, certaines règles telles que l'application du télétravail, favorisant l'auto-confinement, demeurent, a rappelé le Premier ministre Jean Castex jeudi soir lors de la conférence de presse hebdomadaire consacrée au Covid-19.

Les mesures annoncées "ne nous autorisent pas en revanche à diminuer le recours au télétravail partout où il est possible", a ainsi déclaré le chef du gouvernement.

À l'étranger aussi, on appelle à la prudence avant les fêtes. Mercredi, face au Bundestag, la chancelière allemande Angela Merkel, très émue, a appelé à de nouvelles restrictions pour maîtriser l'épidémie. Salué pour sa gestion de la première vague, le pays affronte actuellement une forte recrudescence de l'épidémie.

"Nous avons pris des dispositions pour que Noël puisse être fêté en famille, mais j'invite tout le monde à faire très attention", a exhorté Angela Merkel. "Si nous avons trop de contacts maintenant, avant Noël, et qu'ensuite c'est le dernier Noël avec les grands-parents, alors nous aurons raté quelque chose", a-t-elle ajouté.

"Noël est entre vos mains"

Ce vendredi, au lendemain de la conférence de presse gouvernementale, Emmanuel Macron a pris la parole depuis Bruxelles, où il se trouve pour le Conseil européen, et a voulu transmettre "un message très direct à (ses) concitoyens":

"Noël est entre nos mains. Il y a beaucoup de règles et je sais qu'elles vous pèsent au quotidien, qui sont mises en place, avec cette volonté de vous protéger (...). Mais le plus important, c'est ce que chacune et chacun d'entre vous fait chaque jour", a rappelé le chef de l'État, comme "le port du masque, le respect des gestes barrières, et l'attention, y compris quand vous êtes dans des moments familiaux ou amicaux."
Clarisse Martin