Covid-19: à Nice, les malades hospitalisés en réanimation sont de plus en plus jeunes

L'évolution du Covid-19 a de quoi rendre pessimiste. Alors que plusieurs zones du pays se retrouvent en partie confinées en raison d'un taux d'incidence devenu critique, il semble que le coronavirus s'attaque désormais aux tranches d'âge les plus jeunes, après avoir violemment frappé les personnes les plus âgées durant es premiers mois de la pandémie.
Si la tendance a été remarquée à l'échelle nationale, elle est soulignée à Nice, où la situation épidémiologique est extrêmement tendue. Dans la région, où 95% des lits de réanimation sont occupés par des malades Covid, la moyenne d'âge des patients hospitalisés baisse drastiquement .
"Il y a une accélération que l'’on constate depuis une dizaine de jours, et qui est associée à des patients qui sont plus jeunes. L’hypothèse qui est formulée est que ce soit en lien avec l’arrivée de ce nouveau variant, car c’est assez synchrone avec les chiffres de surveillance que l‘on a. On voit bien que le variant anglais prend la place de la souche européenne, c’est concomitant de l’accélération des entrée à l’hôpital et d’un rajeunissement des patients hospitalisés", explique auprès BFMTV Michel Carles, chef du service infectiologie du CHU de Nice.
Désormais, les patients les plus jeunes souffrent des mêmes symptômes décrits les premiers mois de la pandémie en France.
"Pas qu'un problème de nos concitoyens les plus âgés"
Le phénomène a également été abordé par Olivier Guérin, chef du pôle gériatrie du CHU de Nice et nouveau membre du conseil scientifique, lors d'un point presse tenu lundi passé.
"Le profil a évolué. Il y a un rajeunissement, on le voit parmi les patients que l'on admet en réanimation. La moyenne est un peu en dessous de 60 ans à Nice, ce n'est pas qu'un problème de nos concitoyens les plus âgés, mais de l'ensemble de la population", a-t-il assuré.
Pour lui, cette situation peut s'expliquer en raison du mauvais comportement de certains individus.
"Les mesures prises par la puissance publique ne se substitueront jamais à l’esprit de responsabilité de chacun d’entre nous. Les Azuréens doivent comprendre que ce n’est plus possible de prendre une bière sur la Promenade des Anglais sans masque. On connaît bien les lieux et circonstances de transmission, notamment lorsqu’on est assis en cercle en plein air ou pas, et qu’on en profite pour boire un verre et fumer une cigarette", souligne-t-il.
Un lien avec la vaccination?
En outre, l'explication pourrait également être liée à la campagne de vaccination en France, qui bat son plein. Pour l'heure, selon des chiffres de Santé publique France, 42,5% des plus de 80 ans ont déjà été vaccinés en France, et 19,1% des 75-79 ans. Depuis, et alors qu'une nouvelle étude israélienne souligne que le vaccin Pfizer/BioNTech est efficace à 94%, les contaminations ont par exemple baissé de 40% chez les personnes âgées.
En visite ce jeudi dans une maison de santé, le Premier ministre Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Véran ont rencontré le Directeur général de l'ARS Ïle-de-France, Aurélien Rousseau, qui lui-même a souligné la baisse du nombre de cas dans les EHPAD, mais aussi la baisse de l'âge en réanimation.