CARTE. Comme l'Île-de-France, ces régions où les services de réanimation saturent

Arrivée d'une équipe médicale à l'entrée du service de réanimation de la polyclinique Jean Villar, un établissement privé, à Bruges, en Gironde, dans le sud de la France, le 3 décembre 2020 - Philippe LOPEZ © 2019 AFP
Le nombre de patients atteints du Covid-19 en réanimation a continué de progresser mardi à 3918, dont 421 personnes admises au cours des dernières 24 heures. Il y a une semaine, ce chiffre s'élevait à 3586. Descendu sous la barre des 2600 début janvier, cet indicateur n'a cessé de monter depuis. Il reste toutefois encore loin du pic de la deuxième vague de l'automne - 4900 mi-novembre - et de la première vague au printemps, avec 7000 patients début avril.
La situation est particulièrement préoccupante en Île-de-France, qui concentre à elle seule plus d'un quart des malades en réanimation, avec 1032 personnes en soins intensifs, et plus de 90% des lits occupés - taux calculé par rapport aux capacités initiales, c'est-à-dire avant la crise. Mais d'autres régions sont également en souffrance.
"La pression s'exerce essentiellement sur les lits de réanimation. Dans notre région et dans quelques autres régions, nous commençons à être dans les limites de la saturation", explique sur BFMTV le Docteur Mehran Monchi, chef du service de réanimation du centre hospitalier de Melun (Seine-et-Marne).
· Forte augmentation dans les Hauts-de-France
Ainsi dans les Hauts-de-France, le taux d'occupation en réanimation par des patients Covid-19 a fortement augmenté ces derniers jours, passant de 360 le 23 février, à 422 mardi dernier, pour atteindre 507 selon le bilan de mardi soir. Un chiffre qui s'approche du nombre maximal de places à disposition sur ce territoire, avec près de 80% des lits pris.
En février, "alors qu’un volume de 600 lits avait été maintenu mi-décembre après le pic d’activité de la seconde vague de Covid-19, le capacitaire régional est porté à 650 lits", écrivait l'Agence Régionale de Santé.
Dans cette région, la ville de Dunkerque a été confinée le week-end à partir du 26 février, une mesure prolongée jusqu'au 28 mars en raison de la forte circulation du virus. Le département du Pas-de-Calais subit lui aussi cette restriction depuis le week-end dernier.
· Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes sur un plateau haut
La Bourgogne-Franche-Comté n'a pas enregistré de forte hausse récemment, mais reste stable à un haut taux d'occupation, avec près de 80% de ses 200 lits occupés, le nombre de personnes en réanimation tournant autour de 150 depuis plusieurs semaines. Il était monté à 170, voire 180 courant janvier. En février, des patients avaient même dû être transférés vers l'Île-de-France, faute de places sur le territoire.
Avec 444 patients Covid-19 en soins intensifs, selon le dernier bilan mardi soir, la région Auvergne-Rhône-Alpes observe, elle une légère augmentation du nombre de cas. Mais cela fait plusieurs semaines maintenant que le nombre de patients stagne autour, ou au-dessus, des 400. Une courbe stable mais qui reste assez haute. 79,1% des lits de réanimation sont actuellement occupés par des cas de Covid-19 dans la région selon les derniers calculs de France Bleu.
"Alors que la situation semblait à peu près contrôlée sur les semaines précédentes, on a des indicateurs qui sont inquiétants", déclarait fin février sur BFM Lyon Jean-Christophe Richard, chef du service réanimation à l'hôpital de la Croix-Rousse (Lyon, Rhône). Dans ce département, placé sous surveillance renforcée par le gouvernement, il note "la tension sur les lits de réanimation depuis une dizaine de jours, des taux de remplissage qui dépassent 95%, avec certains jours des difficultés pour admettre des malades".
· 91% d'occupation en PACA
Dans cette région, 91% des lits de réanimation sont occupés, selon le dernier bilan de l'ARS PACA mardi soir. La situation est très différente selon les départements: dans le Var, même si seulement 68 patients en réanimation ont été comptabilisés, ils occupent 95,1% des lits. Dans le Vaucluse, 16 malades sont en réanimation, soit 90,5%. Dans les Bouches-du-Rhône, le nombre de patients est bien plus élevé avec 273 personnes en soins intensifs, soit 91,7% d'occupation des lits.
Dans cette région, quatre départements sur six font partie des 23 départements sous surveillance désignés par le gouvernement: les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, et le Var.
