3e dose du vaccin, pilule anti-Covid... Ces sujets sur lesquels le gouvernement doit bientôt trancher

Alors que la France fait actuellement face à un rebond de l'épidémie de Covid-19, la présidente de la Haute autorité de Santé (HAS), Dominique Le Guludec, est revenue, sur notre antenne, sur l'avancée des recherches de l'institution sur les différents traitements pour lutter contre le virus.
"Les chiffres sont en train de remonter en France. En un mois, ils ont presque doublé", confirme-t-elle. "On est en cours de reprise de l'épidémie et ce n'est pas étonnant quand on voit ce qu'il se passe dans toute l'Europe." Une reprise par ailleurs qualifiée de "fulgurante", ce dimanche matin, par le porte-parole du gouvernement.
Face à ce constat, et alors que la présidente de la HAS s'attend à voir le nombre de contaminations continuer d'augmenter avec le retour de l'hiver, l'ancienne interne des hôpitaux de Paris salue "que les vaccins permettent encore de neutraliser tous les variants", notamment le delta, très contagieux. Malgré tout, la HAS poursuit ses travaux pour renforcer davantage l'arsenal de lutte contre le virus.
Une troisième dose de rappel pour tous?
Vendredi, l'institution a officiellement recommandé de proposer une troisième dose de vaccin contre le Covid-19 aux personnes âgées de 40 ans et plus, six mois après leur primo-vaccination.
"Nous estimons que, pour les personnes vaccinées depuis plus de six mois, le rappel offre un bénéfice individuel clair au-delà de 40 ans", explique la cardiologue de formation. "Plusieurs études, en particulier israéliennes, montrent en effet qu'à partir de cet âge, il y a un véritable effet sur les contaminations, les hospitalisations et les décès."
Avant d'être mise en place, cette mesure devra cependant passer par une décision politique. La Haute autorité de Santé, composée de scientifiques, n'émet en effet que des recommandations. La mise en place effective de ce rappel doit passer par un accord du gouvernement.
Dès la recommandation de la HAS, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, a annoncé sur Twitter que "cet élargissement du rappel (serait) étudié prochainement" par le gouvernement. Peu avant, Emmanuel Macron avait appelé à "ouvrir la dose de rappel aux personnes pour lesquelles elle est efficace".
"Il est très probable que, dans les jours qui viennent, le gouvernement prenne des décisions en accord avec nos recommandations", abonde Dominique Le Guludec, sachant qu'un Conseil de défense sanitaire doit se tenir cette semaine, comme l'a confirmé ce dimanche matin Gabriel Attal.
Vaccination des plus de 5 ans?
La HAS travaille aussi sur la complexe question de la vaccination des enfants de plus de cinq ans. Alors que, dans le monde, plusieurs pays comme les États-Unis ou Israël ont déjà pris cette mesure, la France préfère rester prudente.
"L'agence européenne du médicament doit rendre son avis en décembre", précise Dominique Le Guludec. "Ensuite, la HAS s'emparera du sujet. Nous devrons déterminer quand il faut le faire, s'il faut le faire et qui vacciner." Leurs travaux ne devraient pas être rendus avant "le début de l'année 2022".
De son côté, l'Académie nationale de médecine a déjà rendu son avis consultatif mercredi. Selon elle, seuls certains enfants devraient bénéficier du vaccin anti-covid: ceux présentant des formes graves du virus et ceux vivant dans l'entourage de personnes vulnérables.
"C'est une question très compliquée car on sait que les enfants ont peu de risques de développer des forces sévères de la maladie", rappelle Dominique Le Guludec. "L'intérêt surtout d'ordre collectif."
Les pilules anti-Covid
Dernier sujet sur lequel devra trancher la HAS: l'utilisation de pilules anti-Covid.
L'Agence européenne des médicaments (EMA) a approuvé ce vendredi l'utilisation en cas d'urgence de la pilule de Merck mais le médicament n'a pas encore reçu une autorisation complète de mise sur le marché.
Alors que la France a déjà commandé 50.000 doses de ce traitement et espère les voir arriver en pharmacie début décembre, la HAS doit encore donner son avis. "Nous sommes en cours d'étude et nous devrions donner une réponse prochainement, courant novembre", explique Dominique Le Guludec.