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"Zemmour s'amuse": le fils du général de Gaulle commente la campagne présidentielle

Philippe de Gaulle en 2019.

Philippe de Gaulle en 2019. - Christophe Archambault

Tout jeune centenaire et à la veille de la publication d'une nouvelle version de ses Mémoires, l'amiral Philippe de Gaulle, fils de Charles de Gaulle, a accordé un entretien au Figaro Vox publié ce vendredi. Il y glisse quelques mots sur la campagne présidentielle en cours.

52 ans après sa mort devant un jeu de solitaire dans sa propriété de Colombey-les-Deux-Eglises, le général de Gaulle obsède toujours la classe politique de la Ve République qu'il a fondée. Son nom et son héritage sont régulièrement invoqués, revendiqués par son ancienne famille politique, mais pas seulement.

Ainsi, le 12 janvier - comme Le Parisien l'a révélé - le chef de l'Etat doit publier un hommage dans la revue Légende. Ce vendredi, c'est son fils, l'amiral Philippe de Gaulle qui prend cette fois la parole - quelques jours après son centième anniversaire, le 28 décembre dernier - dans un entretien accordé au Figaro Vox.

Si cette interview précède la réédition prochaine de ses Mémoires, l'officier de Marine en profite aussi pour commenter l'actualité de la campagne présidentielle. En quelques mots, il y livre le fond de sa pensée sur les candidats de droite mais aussi sur Emmanuel Macron.

"Pécresse peut ressusciter la droite"

Au moment d'évoquer cette campagne qui débute à peine, il ose ainsi:

"Éric Zemmour s’amuse et sème la pagaille, peut-être d’ailleurs à la demande d’Emmanuel Macron".

Un président de la République dont il estime par ailleurs qu'il n'a "pas démérité". Il se montre par ailleurs plutôt optimiste quant aux chances de la représentante désignée par Les Républicains et leurs alliés en vue du scrutin. "Valérie Pécresse peut ressusciter la droite", glisse-t-il.

"Le jeu est ouvert!" juge encore Philippe de Gaulle.

"La thèse du glaive et du bouclier est sans fondement"

Le fils du général, qui trouve les Français "un peu trop pessimistes" à son goût, prolonge: "Une chose est sûre: les Français se sont laissés aller pendant quarante ans, et le monde est redevenu dangereux. Il faut remonter la pente, et c’est encore possible."

Plus tôt lors de ce même entretien, dans ce qui ressemble à un tacle glissé aux idées portées dans les médias par Eric Zemmour, il intervient avec fermeté dans le débat récent autour de l'action de Philippe Pétain sous l'Occupation. "La thèse du glaive et du bouclier, développée dans les années 1950, et très à la mode aujourd’hui, est sans fondement. Pétain voulait mettre fin à la République pour lui substituer une autre morale", note-il, concluant alors: "On ne fait pas de réforme morale et politique sans être vainqueur. Si on est vaincu, toute prétention à la réforme est de la blague."

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV