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Voile: une procédure de médiation lancée à LaREM après des critiques du député Taché contre Blanquer

Aurélien Taché, député LaREM du Val-d'Oise (ici sur le plateau de BFMTV), va co-piloter le débat d'idées au sein du parti.

Aurélien Taché, député LaREM du Val-d'Oise (ici sur le plateau de BFMTV), va co-piloter le débat d'idées au sein du parti. - Capture BFMTV

Le ministre de l'Éducation nationale n'a visiblement pas apprécié les propos du député LaREM le concernant, selon lesquels il entretiendrait "la confusion" sur la question du port du voile.

Le port du voile n'en finit pas de faire débat au sein de la majorité. Dimanche, plusieurs membres du gouvernement s'opposaient sur la présence de femmes voilées lors de sorties scolaires, après que l'élu RN Julien Odoul s'en est violemment pris à une mère de famille lors d'une séance au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté.

Le débat gagne maintenant l'hémicycle. Le député LaREM Aurélien Taché, figure de l'aile gauche du parti, a critiqué la position de Jean-Michel Blanquer, poussant ce dernier à demander des sanctions à son encontre, rapporte Le Monde. "Des gens comme Julien Odoul récupèrent les mots de Jean-Michel Blanquer", avait lancé l'élu du Val-d'Oise dans une interview au Point. "On renforce ceux que l'on prétend combattre."

"Le voile n’est pas souhaitable dans notre société"

Réagissant à l'attitude de Julien Odoul, Jean-Michel Blanquer avait adopté dimanche une position très tranchée: 

"Le voile n’est pas souhaitable dans notre société. Ce n’est pas quelque chose à encourager. Ce que ça dit sur la condition féminine n’est pas conforme à nos valeurs", a-t-il affirmé sur le plateau de BFM Politique, avant d'ajouter: "La loi n'interdit pas aux femmes voilées d'accompagner les enfants, mais nous ne souhaitons pas encourager le phénomène."

"Ne pas laisser la paranoïa s'installer"

En réaction, Aurélien Taché a affirmé que le ministre de l'Éducation nationale laissait "la paranoïa s'installer":

"Quand j'entends le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer parler des petites filles qui iraient moins à l'école parce que leurs parents sont fondamentalistes et nous dire que cela ne concerne que quelques dizaines de cas quelques jours plus tard... Il faut objectiver pour éviter que d'autres le fassent", a affirmé le député au Point.

Et de revenir à la charge en ajoutant, que "les propos du ministre amènent de la confusion." D'après les informations de BFMTV, la cellule de médiation de LaREM a été saisie à l'encontre du numéro deux du pôle débats d'idées. 

Trancher sur la forme, pas sur le fond

Claude Posternak, membre du bureau exécutif LaREM délégué à la médiation va organiser prochainement une rencontre entre Jean-Michel Blanquer et Aurélien Taché. Le député s'est également entretenu dans la matinée avec Stanislas Guérini, le délégué général du mouvement. 

La République en marche précise à BFMTV que le parti ne décidera qu'après cette procédure de médiation s'il entend saisir, ou non, la Commission des conflits de LaREM. Par ailleurs, le mouvement n'entend pas "arbitrer" les propos du député du Val-d'Oise sur "le fond" mais seulement sur "la forme". Le parti présidentiel refuse donc, pour l'heure, de se positionner sur la question de la laïcité.

Camille Langlade