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Vitesse à 80km/h: la clarification ferme du gouvernement ne calme pas les opposants

Le porte-parole du gouvernement a annoncé que le dispositif serait lancé le 1er juillet.

Le porte-parole du gouvernement a annoncé que le dispositif serait lancé le 1er juillet. - LUDOVIC MARIN / AFP

La limitation de vitesse sera mise en place sur l'ensemble des routes secondaires sans séparations de voies le 1er juillet. Le dispositif sera évalué deux ans plus tard.

L'exécutif ne transigera pas. Malgré la grogne des élus locaux face à la perspective d'une limitation de la vitesse à 80km/h sur certaines routes, le président et son Premier ministre ont choisi de persister. A l'issue du conseil des ministres, Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, a fait savoir que la mesure serait mise en place de manière expérimentale dès le 1er juillet sur l'ensemble des routes secondaires sans séparation de voies. De nombreux sénateurs et députés dénoncent la brutalité du couple exécutif, alors que la mesure a été annoncée en janvier par Edouard Philippe mais ne figurait pas au programme d'Emmanuel Macron.

Certains élus ont interpellé l'exécutif pour qu'il renonce ou qu'il suspende la mesure, d'autres ont évoqué l'éventualité de l'appliquer au cas par cas, en donnant la possibilité de décider à chaque département. Mais cette option de compromis a été écartée. Au programme, une mise en place à l'été et programmée pour deux ans, puis une évaluation en juillet 2020.

Sortir d"un "système de répression"

Dans l'après-midi, plusieurs élus ont redit leur mécontentement. Pour Michel Raison, sénateur LR de Haute-Saône, il ne s'agit pas pour le gouvernement de "reculer" mais de "modifier sa position".

"Je ne suis pas là pour offenser le gouvernement. Je suis là pour qu’il y ait un équilibre dans notre pays. En matière de sécurité routière je crois que depuis tant d’années on est basés sur un système de répression, il faut qu’on change de braquet et qu’on aille vers un système de formation beaucoup plus prononcé", a expliqué l'élu sur BFMTV.

"Investissons dans les infrastructures"

Pour le gouvernement, cette mesure doit permettre de réduire le nombre de morts sur les routes. Un argument que les élus disent "entendre", mais qui ne les empêche pas d'émettre des réserves sur l'efficacité du dispositif et ses conséquences pour les administrés.

"L’argument est entendable mais la mesure en elle-même est durement compréhensible. Aujourd’hui on se doit d’investir beaucoup plus dans les infrastructures et non pas dans les limitations de vitesse, si on regarde nos voisins, ils roulent plus vite que nous et ont moins de morts", avance Christophe Naegelen, député Agir des Vosges, également interrogé sur notre antenne.

"Le bon sens peut encore l'emporter"

D'après les premières estimations, cette réduction de la vitesse augmenterait le temps de parcours de moins d'une minute pour une distance de 10 kilomètres. Mais ces chiffres ne satisfont pas le député.

"On va mettre plus longtemps pour faire nos courses, pour aller au travail", martèle-t-il. "Faisons attention à nos infrastructures, investissons dans nos routes, on aura de bien meilleurs résultats", promet l'élu. 

Sur Twitter, Philippe Gosselin, mobilisé contre ce projet depuis l'annonce faite en janvier, a estimé que le "bon sens" pouvait encore "l'emporter". Le député Les Républicains de la Manche estime que cette mesure est "injuste mais surtout inefficace". 

Charlie Vandekerkhove