Viande de cheval : « Nous aurons les résultats de l'enquête jeudi », annonce Hamon

Benoit Hamon - -
Benoît Hamon, ministre délégué à l’Economie sociale et solidaire et à la consommation, était invité sur RMC et BFMTV et revient sur l'affaire de la viande de cheval dans des plats cuisinés. « Nous enquêtons sur la filière. Chez Comigel, qui a transformé la viande en plats préparés, ils ont fait un travail d’inventaire des bons de livraison, pour savoir qui sont les clients de Comigel, au-delà de l’initiative des grandes surfaces de retirer certains produits », a annoncé le ministre. « Est-ce qu’on a à faire à une négligence de l'importateur de viande Spanghero, simplement une négligence, ou une faute ?, s'interroge Benoît Hamon qui sous entend qu'il privilégie, sans la confirmer, la piste de la fraude volontaire. Nous le saurons bientôt, les résultats de l'enquête sont attendus jeudi. Notre dispositif est bien adapté au risque sanitaire. Il ne l’est peut-être pas aussi bien face aux risques de tromperie. Nous allons travailler dessus au niveau européen ».
Suite à cette affaire, l'Association UFC Que Choisir envisage de porter plainte a annoncé ce mardi matin son président Alain Bazot sur RMC.
« Mettre à jour les filières délictueuses »
« Nous enquêtons. Ce que nous allons essayer de trouver mercredi, à Bruxelles, ce sont les conditions pour que les européens s’entendent pour mettre à jour les filières délictueuses, mais aussi poser la question de la traçabilité de l’origine des viandes dans les plats cuisinés. Quand on achète un plat préparé, on ne sait pas d’où vient la viande. La position que défendra la France et dont nous avons parlé avec les professionnels, c’est de connaître l’origine de la viande : où est-elle née, où a-t-elle été élevée, où a-t-elle été abattue ? ». Mais comme la décision sera « 100% européenne », la France pourrait prendre des mesures à part. « Nous voulons accélérer le calendrier européen, mais on peut s’entendre avec les professionnels de l’agroalimentaire, la filière bovine, sur des engagements qui figureraient sur nos produits. Nous allons y travailler avec les professionnels », a promis le ministre.
« Mise sous surveillance de l’ensemble de la filière pendant un an »
Pour éviter que ce phénomène ne se reproduise, Benoît Hamon a aussi annoncé une « mise sous surveillance de la filière viande et poisson. Ne faut-il pas regarder dans les congélateurs des grandes surfaces s’il n’y a pas d’autres plats cuisinés concernés ? Dans les jours qui viennent, les agents de la répression des fraudes vont faire ce travail. En amont, nous avons décidé la mise sous surveillance de l’ensemble de la filière pendant un an, pour sécuriser le secteur ». Le ministre s’est aussi défendu face aux critiques de manques d’effectifs à la DGCCRF, la répression des fraudes. « On a eu un budget cette année qui met à contribution toutes les administrations, mais à Bercy, la DGCCRF est la seule administration qui n’a pas vu ses effectifs baisser. Sous le précédent gouvernement, les effectifs ont été réduits de 16%. Nous avons voulu préserver cette administration pour qu’elle ait les moyens d’agir ».