Vers un remaniement? François Bayrou plaide "pour un nouveau départ" après la loi immigration

Deux jours après l'adoption au forceps de la loi immigration, le président du Modem pousse Emmanuel Macron à nommer un nouveau gouvernement qui aura "le cap et l'énergie nécessaires".

Emmanuel Macron a botté en touche mercredi soir mais François Bayrou tente de mettre le sujet sur la table. Après le vote de la loi immigration qui a débouché sur une fracture de la majorité avec près d'un quart des députés Renaissance qui ne l'ont pas soutenue, le président du Modem plaide pour un remaniement.

"Je pense qu'il va falloir un nouveau départ et je pense que tout ça a été éclairé par ce que nous avons vécu ces dernières semaines et depuis un an et demi", avance ainsi l'ex-candidat à la présidentielle ce jeudi 21 décembre sur Sud radio.

Bayrou défend "l'énergie nécessaire" au gouvernement

Interrogé sur l'opportunité de changer de Première ministre, François Bayrou a d'abord rappelé "la responsabilité personnelle du président" en la matière avant de dresser en creux une critique d'Élisabeth Borne.

On voit "le cap et l'énergie nécessaires contre vents et marées qu'il faut avoir pour impulser le mouvement du pays", a expliqué le centriste.

Il a encore plaidé pour un gouvernement "qui a l'intention de rendre à la France sa capacité et sa souveraineté pour reprendre le contrôle de son avenir".

Une seule démission d'un ministre

Le casting gouvernemental peut-il continuer à coller à cette feuille de route? Si Élisabeth Borne a assuré mercredi matin avoir le sentiment du "devoir accompli", se disant "au travail" pour la suite, beaucoup doutent en interne de sa capacité à pouvoir rester durablement à Matignon.

Elle n'est d'ailleurs pas la seule à sortir abîmée de cette séquence politique. Gérald Darmanin a beau rester l'un des rares poids lourds du gouvernement, ses relations avec la droite semblent durablement entachées, un vrai handicap alors que les députés LR sont essentiels dans un contexte de majorité relative.

Plusieurs ministres classés à la gauche de la majorité se sont également réunis mardi soir et ont laissé planer la menace d'une éventuelle démission collective. Finalement, seul Aurélien Rousseau, le ministre de la Santé, a claqué la porte du gouvernement.

"Un rendez-vous avec la Nation" pour Macron

Mais le président peut-il vraiment tenir jusqu'aux élections européennes en juin prochain avec le même dispositif gouvernemental? La question reste entière.

Emmanuel Macron devrait en tout cas "honorer un rendez-vous avec la Nation" en janvier prochain pour tenter de relancer à nouveau son quinquennat.

Marie-Pierre Bourgeois