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Union Européenne: Marine Le Pen veut "tout remettre sur la table" sans quitter l'euro

Marine Le Pen, cheffe du Rassemblement National, lors d'un discours  à Roquevaire (Bouches-du-Rhône).

Marine Le Pen, cheffe du Rassemblement National, lors d'un discours à Roquevaire (Bouches-du-Rhône). - Christophe Simon - AFP

Au lieu de sortir de l'euro "qui a énormément de défauts", elle propose par exemple que la Banque centrale européenne se fixe comme objectif l'emploi et plus seulement l'inflation.

Marine Le Pen présente lundi son manifeste et ses propositions en vue des élections européennes pour "tout remettre sur la table" sans sortir de l'euro, entérinant un virage pris après la présidentielle.

"On veut tout remettre sur la table", a lancé samedi à Mer (Loir-et-Cher), la présidente du Rassemblement national en évoquant ce manifeste de 75 pages qui n'est "pas seulement un programme" mais une "vision de l'homme".

La finaliste de la présidentielle, dont la liste talonne celle de LREM, le présentera à Strasbourg, où siège le Parlement européen qui sera renouvelé le 26 mai. Elle souhaite ainsi marquer son "attachement à faire de cette ville française le siège de l'Europe".

Plus question de quitter l'euro

Plaidant pour une Europe des nations et des "coopérations" en lieu et place d'une Union européenne "fédéraliste" et "carcérale", elle ne veut pourtant plus en sortir comme c'était le cas avant la présidentielle. Le manifeste devrait d'ailleurs prendre acte de la volonté des Français de maintenir l'euro, selon une source proche du RN.

Marine Le Pen compte désormais sur ses alliés au pouvoir en Europe pour, "de l'intérieur, modifier profondément le fonctionnement de l'UE" pour en faire une "Alliance européenne des nations", a-t-elle développé dimanche au "Grand Jury" de RTL/LeFigaro/LCI.

Des propositions pour réformer l'UE

En premier lieu, il s'agira de retirer "l'intégralité de ses pouvoirs" à la Commission européenne, qui "n'a aucune légitimité" et de renégocier les traités. Au lieu de sortir de l'euro "qui a énormément de défauts", elle propose que la Banque centrale européenne se fixe comme objectif l'emploi et pas seulement l'inflation. Et que l'argent qui sert à "sauver les banques" soit orienté vers "l'économie réelle" et les investissements.

Le RN avance aussi dans le manifeste l'idée d'une "responsabilité nationale de l'entreprise". "Une entreprise qui délocalise, qui fait appel au travail détaché à bas coût, qui refuse de payer ses impôts en France" ne pourra pas avoir accès aux marchés publics, a expliqué samedi Marine Le Pen.

Le manifeste évoque également l'idée d'un "serpent fiscal" qui fixerait des limites, hausse et basse, entre lesquelles s'inscriraient les différents pays en matière d'impôt.

Salomé Vincendon avec AFP