Une sénatrice propose de donner les traits de Simone Veil à la prochaine Marianne

La proposition de Fabienne Keller, reprise par son parti Agir, intervient alors que deux portraits de l'ancienne ministre et rescapée de la Shoah ont été tagués de croix-gammées, ce week-end.

Agir a demandé, mardi, par la voix de Fabienne Keller, l'une de ses porte-parole, que la nouvelle Marianne prenne les traits de Simone Veil. Le parti, emmené par des ex-Les Républicains pro-Macron, reprenait une proposition formulée, plus tôt dans la journée, par la sénatrice du Bas-Rhin.

"Nous proposons de donner à Marianne les traits de Simone Veil qui est l'incarnation de la France et de la République, de leurs valeurs, de leurs combats, de leurs défis, de leur ancrage européen", a écrit cette dernière dans une lettre à Emmanuel Macron.

Cette proposition intervient alors que deux portraits de l'ancienne ministre rescapée de la Shoah ont été tagués de croix-gammées, ce week-end, et que les actes antisémites ont progressé de 74% en 2018.

"Un appel à refuser toutes les compromissions avec les extrémistes"

Si, lorsqu'ils réalisent un buste de Marianne, les sculpteurs sont libres de la représenter comme ils l'entendent, il est déjà arrivé qu'ils s'inspirent de personnalités.

"Après Catherine Deneuve, Brigitte Bardot, Laëtitia Casta, cela aurait une vraie signification de donner à notre incarnation nationale le visage de l'une de ses plus grands et illustres serviteur et défenseur (sic)", affirme Fabienne Keller.

Selon l'ex-maire de Strasbourg, le portrait de l'ancienne présidente du Parlement européen est "un visage rassembleur et un symbole riche de sens pour unir les Français".

"(Sa) vie est à un appel à refuser toutes les compromissions avec les extrémistes, les populistes, les marchands de malheur" poursuit la sénatrice dans sa missive au chef de l'Etat.

Simone Veil avait été déportée à l'âge de 15 ans, avec sa mère et sa soeur, dans le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Un an après sa mort, ses restes ont été transférés au Panthéon le 1er juillet dernier, ainsi que ceux de son mari, Antoine Veil.

Clémentine Piriou avec AFP