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Un député LaREM appelle Thierry Solère à quitter son poste de questeur à l'Assemblée Nationale

Thierry Solère

Thierry Solère - MARTIN BUREAU / AFP

François-Michel Lambert, député LaREM des Bouches-du-Rhône, a appelé Thierry Solère, nouveau venu au sein de la majorité parlementaire, à quitter son poste de Questeur. Pour l'ancien député EELV, "l'opinion publique et la confiance en la vie politique l'y oblige".

Exclu des Républicains le 31 octobre dernier en compagnie de plusieurs membres du parti, Thierry Solère a annoncé ce dimanche, avoir adhéré à La République en Marche, le parti d'Emmanuel Macron. Mais son ralliement pose un problème pour certains députés de l'opposition ainsi que de la majorité. Lundi, François-Michel Lambert, député LaREM des Bouches-du-Rhône, a appelé Thierry Solère à démissionner de son poste de Questeur de l'Assemblée Nationale, au nom de "l'exigence" de la majorité, "à mettre en place une nouvelle façon de faire de la politique pour redonner confiance dans la vie politique".

"J'ai moi-même à appliquer une de ces décisions, le licenciement de ma compagne, qui est aussi ma collaboratrice depuis novembre 2012 (...) Je m'étonne donc, que Questeur pour le compte de l'opposition au titre de la représentation des équilibres de notre assemblée, aujourd'hui devenu membre de notre majorité, vous n'envisagiez pas de rendre cette responsabilité."

Solère s'accroche

Chargé de l'aspect administratif et financier de l'Assemblée et élu pour un an, l'un des trois questeurs de la chambre basse, doit être issu de l'opposition, ce qui était le cas de Thierry Solère, jusqu'à son adhésion à La République en Marche. Samedi, certains Républicains l'avaient pressé de démissionner de son poste à l'instar de Daniel Fasquelle: "Pas question d'avoir les 3 questeurs chez En marche. C'est une question de respect de la démocratie!", avait-il assuré sur Twitter.

Mais Thierry Solère semble accroché à son poste: "Le poste de questeur n'appartient pas aux partis politiques, ce sont les députés qui procèdent à des élections. Chaque année, ils revotent à bulletins secrets. Le règlement de l'Assemblée dit bien qu'on tente de veiller à une répartition des postes entre les partis, mais légalement, elle ne l'oblige pas. Je ne démissionnerai pas", a-t-il martelé dimanche sur le plateau de BFMTV.

"S'il privilégiait l'intérêt général, il aurait démissionné dans la minute"

Pour François-Michel Lambert, cependant, "l'opinion publique et la confiance en la vie politique l'y oblige", précise-t-il, joint par BFMTV.com. 

"C'est indécent de se sentir obligé d'être questeur. Il dispose d'une rémunération supérieure. Qu'il sacrifie un peu de son confort, député de la majorité ce n'est pas désagréable (...) Rien ne tient debout si ce n'est son intérêt personnel. S'il privilégiait l'intérêt général, il aurait démissionné dans la minute".

Emmanuel Macron et la majorité parlementaire ont fait de la moralisation de la vie politique, l'un de leur cheval de bataille, après une campagne présidentielle marqué par l'affaire Fillon, et la révélation d'emplois par de nombreux députés, de membres de leur famille.

Guillaume Dussourt