Un choix "responsable": Alain Fischer assume la suspension provisoire du vaccin d'AstraZeneca

L'immunologiste Alain Fischer s'exprime lors d'une conférence de presse sur la stratégie de vaccination, le 3 décembre 2020 à Paris - BENOIT TESSIER © 2019 AFP
"Sûr et efficace", a conclu jeudi l'Agence européenne des médicaments (EMA) vis-à-vis du vaccin d'AstraZeneca, suspendu par de nombreux pays européens au cours de la semaine écoulée, dont la France. Les autorités hexagonales avaient pris cette décision lundi en vertu du principe de précaution, après la découverte de cas de formation de caillots sanguins chez des personnes vaccinées avec ce sérum en Europe.
Au lendemain de l'avis de l'EMA et de l'annonce de Jean Castex de la reprise du vaccin de laboratoire britannico-suédois vendredi, Alain Fischer a défendu cette suspension de quatre jours.
"Il y avait une alerte qui s'était renforcée dans la journée de lundi, venant d'Allemagne, avec plusieurs cas de personnes relativement jeunes, entre 20 et 60 ans, qui avaient des accidents de thrombose veineuse un peu particuliers, qui avaient l'air sévère. Dans un tel contexte, je pense que ce n'est pas honteux, et même responsable pour dire les choses positivement, de faire 'pause' et de dire qu'on se donne quelques jours pour savoir ce qui se passe", a argué l'immunologue sur RTL ce vendredi.
"Il faut être vigilant"
Le "M. Vaccin" du gouvernement, chargé de la stratégie de vaccination, pense que l'exécutif aurait également récolté des critiques si cette suspension provisoire n'avait pas été décrétée avant d'être levée.
"Si cela n'avait pas été fait, sans doute certains auraient reproché un manque de prudence", a-t-il taclé.
"On n'a jamais de certitudes, on est dans un monde de la médecine en pleine évolution, une nouvelle maladie, de nouveaux vaccins, donc quand même il faut être vigilant", a plaidé Alain Fischer.
De nombreux soignants avaient fait part de leur inquiétude, voire leur incompréhension face à cette décision du gouvernement.
"Ce sont des discussions à mon avis sans intérêt", a répliqué Alain Fischer aux critiques.
"L'important c'est l'analyse, et que cette analyse ait conduit à se dire 'on peut reprendre et on y va'", défend-il a posteriori.