UMP: vers une scission des députés fillonistes à l’Assemblée ?

La commission des recours de l’UMP a proclamé lundi soir des résultats de nouveau favorables à Jean-François Copé. François Fillon conteste et réunit ses troupes mardi matin pour décider des suites, pourquoi pas une scission à l’Assemblée.

Se dirige-t-on vers une scission du groupe UMP à l’Assemblée nationale ? C’est en tout cas la menace qui pèse sur le parti, après l’annonce de nouveaux résultats en faveur de Jean-François Copé pour la présidence de l’UMP.
François Fillon, qui conteste toujours ce résultat, réunit mardi matin tous les parlementaires qui le soutiennent près de l'Assemblée nationale, à partir de 9h30. Au cœur des débats : faut-il créer un groupe autonome dans l'hémicycle ? Faut-il entamer des actions en justice ?
« Nous allons discuter de la création d’un groupe à l’Assemblée nationale en raison de la bunkérisation de Jean-François Copé qui annonce pour la troisième fois des résultats différents et proclamés par lui-même, explique sur RMC Philippe Goujon, député UMP de Paris et soutien de François Fillon. Une parole portée par François Fillon est nécessaire à l’Assemblée aujourd’hui. S’il n’y a pas d’autre solution pour permettre une expression forte de la parole de François Fillon à l’Assemblée, il faudra créer un groupe autonome à l’Assemblée tout en restant dans le parti ». 

« Le groupe UMP doit rester uni »

Même si l'idée d'un groupe indépendant semble séduisante, certains soutiens de François Fillon ne penchent pas pour cette initiative. « Le groupe UMP doit rester uni, plaide ainsi Jacques Myard, député UMP des Yvelines. J’en appelle à tous mes collègues : ne confondez pas les combats. Nous avons une mission au-delà de la carte UMP que nous avons dans nos poches, et nous devons faire notre travail pour nous opposer au gouvernement, quel que soit par ailleurs l’état de l’UMP qui est en capilotade ».

« Le mode obligé d’une expression cadenassée »

Dans le camp Fillon, s’il y a des sceptiques, certains députés n’imaginent pas d’autre alternative à un groupe autonome. « Je ne vois pas comment, compte tenu de la profondeur des divergences, on pourrait s’exprimer quant à la manière différemment, et quant au fond différemment, si on ne constituait pas en effet un groupe autonome, estime pour sa part Michel Piron, député UMP de Maine-et-Loire et proche de François Fillon, bien sûr présent ce mardi à la réunion. Ça me paraît être le mode obligé d’une expression qui ne cesse d’être cadenassée, ou qui ne cesse d’être standardisée, y compris au détriment de la vérité ».

T.de Dieuleveult avec Y.Abback