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UMP : le plus difficile commence

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC - -

Jean-François Copé et François Fillon devaient se retrouver ce mardi, pour mettre en œuvre leur accord scellé le 17 décembre dernier, après un mois de conflit. Sont-ils réconciliés ?

Sur le papier oui, dans la vraie vie, pas vraiment. C’est l’après Yalta: François Fillon, méfiant, va transmettre à Jean-François Copé une sorte de checklist, à savoir toutes les garanties qu’il exige pour parvenir à un accord durable. Sans lequel il ne dissoudra pas son groupe parlementaire, le RUMP. Jean-François Copé, lui, veut rassurer le parti, montrer qu’il en est un président légitime : « Je suis très confiant, tout ça ne sera pas un chemin de roses, je le sais, il y aura un long travail de reconstruction », reconnait en privé l’actuel président de l’UMP, qui s’est fixé trois objectifs. 1: rassembler ce parti morcelé, abimé, en lui donnant de nouveaux statuts. 2: préparer les municipales de 2014. Et 3: construire un message d’alternance, la parole de l’UMP aujourd’hui est brouillée.

Et c’est là que les difficultés commencent: il y a d’abord l’équipe dirigeante. Certains postes vont être dédoublés.

Cela donne une idée de la méfiance qui règne : il y aura deux vice-présidents, Laurent Wauquiez, filloniste, et Luc Chatel, copéiste. Deux secrétaires générales déléguées, deux femmes, la copéiste Michèle Tabarot et la filloniste Valérie Pécresse. Un fauteuil pour deux à chaque fois. Et les amis de François Fillon aimeraient étendre le principe à d’autres postes clefs, surtout à la commission d’investiture pour désigner les candidats aux municipales et aux européennes, afin d’éviter les entourloupes.

Mais quelle sera la ligne du parti ?

Le risque, c’est d’avoir à chaque fois « Pain au chocolat » ou « France en faillite », Copé ou Fillon. Il faut additionner les cultures, dresser l’inventaire des années Sarkozy, affirme Jean-Pierre Raffarin sur son blog. Prenez la mobilisation du 13 janvier contre le mariage homo : Jean-François Copé appelle à manifester, mais la plupart des Fillonistes se prononcent à titre personnel, Valérie Pécresse se joindra au cortège, tout en estimant que le parti n’a pas vocation à appeler à mobiliser la rue.

L’UMP, qui ne veut plus revivre le psychodrame de décembre, doit se doter de nouveaux statuts.

Objectif: la réélection du président du parti en septembre et la primaire de 2016. Mais aussi - et tout le monde l’avait oublié- les investitures aux municipales de 2014. Avec, avant l’été, l’organisation de primaires dans les grandes villes où le sortant n’est pas UMP: Paris, Lyon, Toulouse. Vous vous rendez compte l’agenda 2013 de l’UMP ? Quand va-t-elle jouer son rôle d’opposant ?

Ils y croient, à l’UMP ?

Jean-François Copé veut réussir son pari de relancer le parti : s’il y parvient, sa réélection s’imposera à tous. Le président de l‘UMP a reçu hier un soutien inattendu, celui d’Alain Juppé qui a estimé qu’il avait « le profil pour exercer ce job-là ». Mais chez François Fillon, c’est l’inquiétude qui prévaut. Les blessures sont profondes, le corpus idéologique de la droite républicaine reste à définir, faut-il durcir le ton et courir après le Front National ? Ou se rapprocher de Jean-Louis Borloo bien installé au centre ? Certains au sommet de l’UMP se demandent si le jouet, créé par Jacques Chirac dans l’entre deux tours de la présidentielle de 2002, n’est pas définitivement cassé.

Ecoutez ici les Coulisses de la Politique de Jean-François Achilli de ce mardi 8 janvier.

Jean-François Achilli