UMP : Fillon et Copé se parlent, mais rien n’est tranché

François Fillon et Jean-François Copé - -
Ils se parlent mais « rien n'est tranché ». François Fillon et Jean-François Copé se sont rencontrés à deux reprises lundi afin de se mettre d’accord sur les divergences qui les opposent. S’ils n’ont pour le moment rien décidé et qu’ils doivent se revoir une nouvelle fois en fin d’après-midi ce mardi, les deux hommes veulent mettre tous les sujets sur la table, « sans interdit », a affirmé Jérôme Chartier, porte-parole de François Fillon. Selon lui, « il n'y a pas d'échéance » fixée pour un accord, « pas de date, mais la volonté de faire des avancées concrètes ».
Fillon à la conférence des présidents de l’Assemblée
Jérôme Chartier a par ailleurs précisé que François Fillon assisterait à la conférence des présidents, prévue à 10h00 à l'Assemblée nationale, en tant que président du groupe R-UMP (72 députés), qualifié par Jean-François Copé de « groupe dissident » de l'UMP. « Le R-UMP a vocation à disparaître une fois qu'une solution sera trouvée », a pris soin de repréciser le porte-parole soucieux de d’apaiser les esprits avant la reprise des discussions ce mardi en fin de journée qui buttent principalement sur la date d'un nouveau vote des militants UMP pour désigner leur président.
Divergences sur la date d’un nouveau vote
Jean-François Copé a proposé, dimanche soir de revoter en 2014, après les élections municipales, proposition qu'il envisage de soumettre aux militants lors d'un référendum en janvier prochain. Lors de ce référendum, les militants se prononceraient également sur un changement des statuts de leur parti. François Fillon, qui estime que la victoire le 18 novembre dernier aurait dû lui revenir, veut au contraire que les militants revotent très vite. « Je crois que c’était une très bonne chose de pouvoir se parler comme nous l’avons fait, a déclaré Jean-François Copé. On a évoqué tous les sujets. Il y a une volonté de travailler ensemble mais aussi des points de désaccord ».
« Ça répond à la demande de Nicolas Sarkozy »
C'est donc sur cette question sensible de la date d’un nouveau vote à l’UMP que les deux hommes devraient mardi poursuivre leurs discussions. S'ils tiennent compte de l'ultimatum que leur avait lancé Nicolas Sarkozy vendredi dernier, ils devraient s'être mis d'accord, ou au moins avoir trouvé un début d'accord avant la fin de la journée. « J’ai surtout senti une demande pressante que François Fillon et Jean-François Copé puissent se retrouver, explique Jérôme Chartier, porte-parole de François Fillon. Ils ont tout mis sur la table et ont décidé de poursuivre leurs échanges sans intermédiaire. C’est une grande évolution et en quelque sorte, cela répond à la demande de Nicolas Sarkozy ».
Excédé par la crise d'un parti qui lui avait permis d'accéder au pouvoir en 2007, l'ancien président avait nettement haussé le ton, sommant à chacun d'eux de trouver une solution à la crise de l'UMP, faute de quoi il dirait « publiquement » qu'ils sont « disqualifiés » pour diriger le parti.
Saisir le Conseil constitutionnel sur le rôle de Nicolas Sarkozy|||
Deux parlementaires socialistes ont demandé lundi aux présidents de l'Assemblée et du Sénat qu'ils saisissent celui du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, sur le rôle de Nicolas Sarkozy dans la crise à l'UMP, alors qu'il siège au sein du haut conseil du Palais royal. « En tant que membre du Conseil constitutionnel Nicolas Sarkozy est conduit à une obligation de réserve. Il peut quitter le Conseil constitutionnel, il ne l’a pas fait. Il devrait le faire ou alors cesser son activisme partisan contraire à sa fonction et contraire aux règles d’indépendance du Conseil constitutionnel », affirme Christian Paul, député PS de la Nièvre et signataire de cette lettre au Conseil constitutionnel.