UMP : et maintenant ?

Les Coulisses de la politique avec Véronique Jacquier, sur RMC du lundi au vendredi à 7h20 - -
Le parti ne va pas imploser, même si dimanche soir François Fillon mettait l'accent sur les divisions. Il dénonce un système qui n'est pas le sien et a eu des mots lourds de sens, en parlant de fracture morale et politique.
François Fillon est resté mystérieux même auprès de ses proches sur la forme que pourrait prendre son engagement, mais des fillonistes m'ont confié que ce serait très mal vu qu'il quitte l'UMP. Pas question de couper le parti en deux, spectacle déplorable vis à vis des Français. L'ancien Premier ministre pourrait alors incarner un courant au sein de l'UMP, son porte-parole Jérome Chartier m'a confié qu'il n'allait pas lâcher l'affaire. Il pourrait se poser comme un garant moral au sein du parti : François Fillon considère qu'il n'a pas perdu mais que Jean François Copé a triché.
Il a quand même raté son pari de devenir numéro 1...
Oui, sacré claque pour un ancien Premier ministre extrêmement populaire, mais il y a pour lui encore des opportunités, comme se positionner face à Jean François Copé dont la victoire régale le Front National. Gilbert Collard, le député FN, a d’ailleurs évoqué la victoire du président de l’UMP : « Si monsieur Copé est élu, c’est parce qu’il a un peu respiré le parfum de Marine Le Pen, estime-t-il. Et je crois qu’entre la droite incertaine et la droite certaine, les Français sont en train de s’exprimer ».
En coulisse Marine Le Pen n'a jamais caché qu'elle préférait affronter Jean François Copé plutôt que François Fillon, pour deux raisons. La première : Fillon l'aurait plus volontiers déstabilisée avec ses 5 ans d'expérience à Matignon. Et puis quitte à jouer sur le registre de la droite décomplexée, Marine le Pen pense que les électeurs préfèrent l'original, donc elle, à la copie, c'est à dire Copé.
Le choix de Jean François Copé est-il aussi une bonne nouvelle pour l'UDI de Jean Louis Borloo ?
Pour Jean Louis Borloo, c'est le scenario idéal. François Fillon aurait marché sur ses plates-bandes, alors qu’avec la droite décomplexée de Copé, il y a un espace pour le centre. Mais attention, Jean François Copé n'est pas fou, il pense déjà à mettre en avant les centristes de l'UMP pour couper l'herbe sous les pieds des partisans de l'UDI. Alors, après, à qui profite l'élection de Jean François Copé à la tête de l'UMP ? Nicolas Sarkozy ? Vous pensez bien que Jean François Copé ne va pas lui laisser le moindre espace pour revenir. Il vient de gagner le combat de sa vie : se mettre sur des rails pour la présidentielle de 2017. Donc exit Nicolas Sarkozy, malgré les belles déclarations. En attendant, l'ancien chef de l'Etat se réjouit en coulisse de rester un leader naturel et incontesté.
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