UMP: Copé et Fillon doivent traduire leur accord dans les faits

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Au coeur de l'hiver, deux frères ennemis vont devoir briser la glace. Les rivaux Jean-François Copé et François Fillon ont rendez-vous mardi matin à l'Assemblée pour discuter de la traduction concrète de l'accord qui a mis fin le 17 décembre dernier à un mois de guerre des chefs.
Jean-François Copé, président en titre du parti, et François Fillon, candidat malheureux, doivent se retrouver vers 10h30 en tête-à-tête, dans le bureau de l'un ou de l'autre, comme ils l'ont fait à plusieurs reprises pour préparer leur accord. Cet accord prévoit notamment un nouveau vote des militants pour la direction du parti, en septembre prochain.
Première priorité : une direction collégiale
Dans l'immédiat, les deux ténors de l'opposition sont convenus de mettre en place une nouvelle équipe dirigeante qui devra « tenir compte de toutes les sensibilités et motions ».
L'accord signé le 17 décembre au terme d'un mois d'une guerre fratricide prévoit de maintenir Jean-François Copé à la présidence du parti, ainsi que l'ébauche d'une direction collégiale. Les copéistes Luc Chatel et Michèle Tabarot devraient occuper respectivement les postes de vice-président délégué et de secrétaire générale de l'UMP, tandis que les fillonistes Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse hériteraient respectivement des postes de vice-président et de secrétaire générale déléguée.
Par ailleurs, le poste très sensible de trésorier doit revenir à la députée copéiste de la Marne Catherine Vautrin, depuis le départ du filloniste Dominique Dord, lequel avait démissionné fin novembre en dénonçant l'utilisation des moyens du parti par Jean-François Copé durant la campagne.
La mèche n'est pas encore éteinte
Reste que l'accord écrit n'a pas réglé l'entière composition de la nouvelle direction collégiale, censée sceller le pacte de paix Copé-Fillon. Des postes stratégiques comme ceux de la commission d'investiture, de la commission des statuts et du bureau politique ne sont pas encore pourvus. Or, les deux camps ne semblent pas interpréter l'accord de la même manière.
Pour les copéistes, le texte reconnaît la victoire de Jean-François Copé et de ses deux lieutenants, Luc Chatel et Michèle Tabarot, inscrits sur le même ticket. Ceux-ci auraient donc de fait « une prééminence et une légitimité supérieure » aux adjoints de François Fillon, Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse, selon un proche de Jean-François Copé.
Une interprétation contestée lundi par Valérie Pécresse : « Le résultat de l'élection est contesté (...) et nous avons une légitimité élective à être présents dans cette direction ». En clair, explique un autre membre de l'entourage de François Fillon, « on veut une véritable direction collégiale, à tous les postes-clés (...). François Fillon dira à Jean-François Copé qu'il veut des garanties totales avant la dissolution de son groupe ».
L'ennui, c'est que l'accord prévoit que la mise en place du nouvel organigramme de l'UMP doit entraîner simultanément la dissolution du groupe R-UMP filloniste à l'Assemblée.