Ultimes tractations en vue de la succession de Martine Aubry

PARIS (Reuters) - Harlem Désir, considéré comme le favori pour succéder à Martine Aubry à la tête du Parti socialiste, se considère comme le candidat du gouvernement, a estimé son rival Jean-Christophe Cambadélis, qui se voit davantage comme celui des militants.

Les militants du PS connaîtront au plus tard ce mardi à minuit, date limite du dépôt des motions en vue du prochain congrès, le choix de Martine Aubry pour lui succéder au poste de premier secrétaire en octobre.

L'annonce de la tête de liste de la motion présentée par Martine Aubry et le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, était suspendue dans la journée au résultat de négociations en cours avec une partie de l'aile gauche du parti.

Les amis du ministre délégué à l'Economie sociale, Benoît Hamon, qui envisageaient de déposer leur propre motion, discutaient toujours avec l'actuelle direction pour essayer de trouver un terrain d'entente. "L'évolution semble pour le moment positive", a dit l'un d'eux à Reuters.

Si un accord était conclu, comme le souhaite Jean-Marc Ayrault, la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann et d'autres élus situés à gauche du parti pourraient déposer leur propre texte.

Sur fond d'ultimes tractations, Harlem Désir, l'actuel numéro deux du parti, s'est dit confiant sur le choix final de la direction après avoir engrangé de nombreux soutiens de ténors du PS et proches de François Hollande.

"J'ai fait ma campagne en direction des militants", a répliqué le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis sur i>TELE. "Harlem Désir veut donner l'impression qu'il est le candidat du gouvernement. Moi je veux être le garant de l'indépendance des militants".

Selon un sondage Ifop pour Paris Match publié lundi, Harlem Désir est plébiscité par 72% des sympathisants du PS face à Jean-Christophe Cambadélis (22%).

"Je suis candidat, je suis le numéro deux du Parti socialiste depuis quatre ans, je travaille avec Martine Aubry en confiance", a dit de son côté Harlem Désir sur France Info.

"J'ai rassemblé ces dernières semaines des soutiens de ministres, de personnalités (...) et surtout de très nombreux militants, et il y a eu ce sondage. Je prends tout cela comme un encouragement avec humilité mais aussi, c'est vrai, avec une très grande fierté."

Patrick Vignal, avec Gérard Bon, édité par Gilles Trequesser