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Politique

Thème 5: Les régimes spéciaux

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Le régime spécial des retraite des députés de l’Assemblée Nationale sera réformé comme les autres. L’occasion de faire le point sur ces régimes spéciaux avec l’un d’eux : Dominique Bussereau

J-J B : Apparemment de nouvelles grèves sont annoncées pour le mois de novembre, que dîtes-vous aux syndicats ?
D B : Alors je distingue les entreprises : d’abord à la RATP, rien n’est annoncé, ça discute toujours avec la direction et le Gouvernement. Pour la SNCF, la grève est annoncée à nouveau mais cette fois pas par tous les syndicats et la discussion se poursuit avec Xavier Bertrand, avec la direction de le SNCF et je crois que M. Pepy a expliqué hier qu’il y avait des pistes de discussions.

J-J B : Il y a vraiment discussion ?
D B : Bien sûr, le Président de la République est allé parler avec les cheminots, il leur a rappelé qu’il souhaitait que cette réforme se passe mais qu’il était ouvert à écouter les modalités.

J-J B : Est-ce que les agents en poste aujourd’hui seront épargnés par la réforme ?
D B : Non.

J-J B : Je suis cheminots depuis 20 ans, est ce qu’on va m’imposer la réforme ou est-ce que la réforme ne portera que sur les nouveaux agents ?
D B : Non, on ne peut pas faire une réforme des régimes spéciaux qui ne concernent que les futurs embauchés par ses entreprises. On doit tenir compte des situations financières, des agents actuellement en poste qui ne doivent pas perdre un euro. A partir du moment où un cheminot conducteur quitte son travail à 50 ans, ou un autre à 55 ans s’il va plus loin, il aura naturellement et certainement une retraite plus importante que celle à laquelle il a le droit actuellement.

J-J B : C’est à dire ? Pour être clair, je veux partir à la retraite à 55 ans, je décide de partir à 58 ans, je toucherais plus ?
D B : Ça m’apparaît assez légitime. Je suis fils et petit-fils de cheminots et j’ai vu mon père partir à 55 ans les larmes aux yeux non pas pour des questions d’argent mais parce qu’il avait envie de travailler.

J-J B : Si je pars à 55 ans, je toucherai moins ?
D B : Certainement, mais je me permets de vous rappeler que je ne suis pas à la manœuvre sur ce dossier et qu’il est de la responsabilité du Ministre du Travail.

J-J B : Il y a démarche de manœuvre ?
D B : Ce qui est intangible, c’est les 40 ans, c’est le principe de la décote et la réforme des régimes spéciaux.

J-J B : Mais je ne comprends pas, par exemple, les députés eux cotisent 22.5 ans pour avoir 40 ans de cotisation.
D B : Le bureau de l’Assemblée Nationale a voté hier une réforme très importante : il n’y a plus la possibilité d’accumuler les indemnités de députés et une retraite et aussi, il y avait possibilité avec une décote, après 55 ans, de recevoir leur retraite, et cela a été reporté à 60 ans. Les députés s’alignent.

J-J B : Sauf qu’ils cotisent 22.5 ans pour une retraite de 40 ans.
D B : Oui mais je me permets de vous dire que moi qui ne suis pas fonctionnaire et qui ai été député longtemps mais aussi battu, je trouve qu’il est normal pour ces hommes et ces femmes qui n’ont pas de possibilité facile pour retrouver un travail d’avoir ça sinon vous n’aurez plus à l’Assemblée Nationale et au Sénat, que des fonctionnaires, avec tout le respect que j’ai pour eux, qui deviendront députés, et s’ils sont battus ou ne se représentent pas ils retrouvent tranquillement leurs fonctions.

J-J B : Alors alignons le montant des cotisations sur les cotisations du régime général.
D B : J’ai été élu député quand j’avais 34 ans, payer double par rapport à l’indemnité que je percevais, c’était beaucoup, donc il faut aussi savoir que si les députés ont cela c’est parce que pendant les premières années de leur mandat il paie double et ça représente quasiment un tiers de leur salaire.

La rédaction-Bourdin & Co