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Tchad: Benalla dénonce des "propos diffamatoires" de "certaines personnes" à l'Élysée

Benalla devant le Sénat.

Benalla devant le Sénat. - Bertrand GUAY / AFP

Deux jours après des révélations du Monde sur un séjour au Tchad et au lendemain d'une réponse venue de l'Elysée, Alexandre Benalla a contre-attaqué ce mercredi.

Alexandre Benalla ne connaît pas le profil bas. Ce mercredi, l'ex-chargé de la présidence de la République, accusé entre autres choses d'avoir frappé un homme en marge d'une manifestation le 1er mai dernier, a accusé "certaines personnes" à l'Elysée d'avoir tenu "des propos diffamatoires" à son encontre. 

"Je suis particulièrement choqué" 

Lundi, Le Monde a révélé qu'Alexandre Benalla avait séjourné au début du mois de décembre, soit trois semaines avant l'arrivée d'Emmanuel Macron au même endroit, à N'Djamena, capitale du Tchad, et qu'il y avait rencontré le président Idriss Déby. L'Elysée a réagi plus tard, assurant qu'il n'existait "plus aucun contact" entre la présidence de la République française et Alexandre Benalla, qu'il n'en était en "aucun cas un intermédiaire officieux ou officiel", et affirmant qu'une enquête interne avait été diligenté pour savoir s'il avait pu "profiter de son titre" pour son intérêt personnel.

"Je suis particulièrement choqué et scandalisé par les propos irresponsables tenus par 'l'Elysée', sous-entendant que j aurais dans le cadre de mes déplacements en Afrique pu me prévaloir d'une fonction, d'un titre, ou d'un pouvoir aux fins de démarchages professionnels", a donc réagi Alexandre Benalla.

"Je ne peux accepter de tels propos" 

Il a poursuivi, présentant la fin de ses activités à l'Elysée comme un fait de "notoriété mondiale": "Ces propos sont d'autant plus méprisables qu'il est de notoriété mondiale que je n'exerce plus aucune fonction depuis le 1er août 2018".

"Je ne peux pas accepter de tels propos prononcés par certaines personnes de l'entourage du président de la République dont le seul objectif est de me salir. Ce sont des propos diffamatoires et calomnieux, pour lesquels je vais charger mes avocats de saisir le Procureur de la République", a-t-il encore noté. "Certaines personnes au plus haut sommet de l'Etat souhaitent me faire taire ou me neutraliser", croit-il savoir. 

Les explications d'Alexandre Benalla

Alexandre Benalla a alors cherché à expliquer les raisons de sa présence au Tchad: "Je suis allé au Tchad, accompagnant une délégation économique étrangère dans le cadre d'investissements qu'ils vont effectuer sur place, l'ensemble des frais concernant ce voyage à été pris en charge par le chef de cette délégation. Je tiens à préciser que j'ai tenu informé la plus haute autorité française de l'ensemble de mes déplacements à l étranger, et de leur nature." Cependant, ce mercredi, l'Elysée a déclaré qu'il n'avait "pas informé l'Élysée de ses déplacements avant de les effectuer, mais uniquement de manière récente la semaine dernière". Précisant que dans cette communication, Alexandre Benalla a cité plusieurs pays africains, le "Château" a indiqué "ne pas savoir si cette liste est juste et complète" ni le motif de ces déplacements. Enfin, l'Elysée a envoyé récemment un courrier à Alexandre Benalla pour lui signifier qu'il ne pouvait "en rien" se présenter comme un de ses intermédiaires. 

Pour le reste, Alexandre Benalla a affirmé auprès de notre antenne que la succession de sa visite au Tchad et de celle du président de la République était une coïncidence: "C’est un concours de circonstances. Je ne savais pas que le président de la République se rendait au Tchad quelques jours plus tard." Toujours auprès de notre antenne, il en a aussi dit davantage sur son quotidien désormais: "Je fais des missions de consultant. Tout ce que je fais est légal. Je ne peux pas changer mon nom. J’ai une notoriété qui me dépasse. Je n’ai pas voulu cette notoriété."

Caroline Hervy avec Robin Verner et AFP