"Sous Sarkozy, rien n'a été assumé jusqu'au bout": Retailleau s'en prend à nouveau à l'ex-Président

Le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau - Sebastien SALOM-GOMIS © 2019 AFP
Plutôt deux fois qu'une. Dans une tribune publiée dans L'Express, co-signée avec le souverainiste Julien Aubert et le député européen François-Xavier Bellamy, Bruno Retailleau renouvelle ses critiques à l'endroit de Nicolas Sarkozy.
Selon le chef de file des sénateurs Les Républicains (LR) au Palais du Luxembourg et ses deux collègues, "rien n'a vraiment été assumé jusqu'au bout", sous le mandat de l'ancien chef de l'Etat, entre 2007 et 2012.
"La droite a défiscalisé les heures supplémentaires, mais elle n'a pas mis fin aux 35 heures. Elle a instauré des peines planchers, mais supprimé la double peine. Elle a diminué le nombre de fonctionnaires, tout en augmentant la bureaucratie, en créant par exemple les ARS (Agences régionales de santé) qui ont embolisé le système de soins", développent-ils.
Bruno Retailleau et ses deux confrères, qui soutiennent la candidature de ce dernier pour la présidence de LR, reprennent ainsi des éléments déjà formulés par le sénateur de Vendée sur Europe 1 mardi dernier.
Jacques Chirac également critiqué
"Si Nicolas Sarkozy souhaite quitter LR, qu'il le fasse", avait-t-il déclaré sur les ondes de la radio, affirmant que "notre passé est aussi notre passif".
La différence cette fois: l'ex-président de la République n'est pas le seul à trinquer. Son prédécesseur, Jacques Chirac, est lui aussi ciblé par les critiques. Les auteurs de la tribune jugent que durant ses deux mandats successifs (1995-2007), "la droite aura manqué du courage qu'il fallait pour affronter des risques devenus depuis, à force de lâchetés accumulées, des dangers existentiels".
Et de citer à ce propos, "le défi migratoire, le déclin éducatif, la déconstruction culturelle". Des "dénis" et des "abandons" qui ont "éloigné" la droite des classes populaires selon Bruno Retailleau, Julien Aubert et François-Xavier Bellamy.
"Pour répondre à la montée des inquiétudes, il ne pouvait suffire de théoriser le front républicain", écrivent-ils également, en référence à la victoire écrasante de Jacques Chirac (plus de 82% des voix) face à Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle de 2002.
L'ancien maire de Paris avait notamment reçu le soutien de la gauche, laquelle souhaitait empêcher l'accession au pouvoir de l'extrême droite.
Une tribune en pleine campagne interne pour la présidence de LR
Conclusion des trois signataires: "Si la droite avait été, au pouvoir, vraiment à la hauteur de ses promesses, la France irait mieux aujourd'hui".
Une façon pour les auteurs d'affirmer la prééminence de leur ligne politique, plus conservatrice et moins libérale que celles de Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac.
Un message qui intervient en pleine campagne interne à LR. Alors que le Congrès dévoilera le nouveau président du parti début décembre, les trois auteurs de la tribune dressent les contours du logiciel de Retailleau. Celui-ci repose sur "trois pilliers": "la dignité humaine", "la souveraineté de la Nation", et "les valeurs de notre civilisation judéo-chrétienne" qui doivent, d'après les signataires, "redevenir l'âme de notre combat politique, pour faire échec à l'islamisme ou au wokisme".