Sarkozy se confie sur son retour

Nicolas Sarkozy s'est livré à des confidences dans le train qui l'emmenait en Charente jeudi. - -
Nicolas Sarkozy s'est livré à quelques confidences avec la presse jeudi dans le train qui l'emmenait en Charente-Mairime avant de décorer le maire UMP Jean-Louis Léonard de la légion d'honneur. Primaires à l'UMP, conférence de presse de Hollande, son retour: il a balayé tous les sujets de l'actualité politique.
Au sujet de son retour, il se contente de dire: "un jour il faudra parler". Et tout en s'exprimant à des journalistes, développe: "Ce serait plus simple pour moi que vous ne parliez pas de moi." Néanmoins s'il ne déroule pas de calendrier, son retour semble bien plus qu'une hypothèse.
"Ce n'est pas en s'agitant qu'on maintient le lien", a-t-il expliqué au sujet de ses relations avec les Français pour expliquer sa relative discrétion. Et d'ajouter: "J'ai besoin de calme de distance et de recul". "Les gens quand vous êtes en retrait ils vous regardent aussi", estime l'ancien Président qui veut prendre son temps: "l'accélération du calendrier pousse à la lassitude".
Il poursuit: "Faut pas regarder l'agitation. Les Français et moi avons besoin de ce recul. Les gens ont besoin de calme on me l'a reproché à juste titre". Il s'est néanmoins offert un bain de foule à Châtelaillon, testant ainsi une nouvelle fois sa popularité.
"J'ai été battu de si peu"
Calme, serein et désireux de s'ouvrir aux journalistes, Nicolas Sarkozy est aussi revenu sur sa défaite en 2012. Il affirme qu'il s'y était préparé. "J'ai anticipé l'avenir, toujours." Et "je n'ai pas amertume. J'ai été battu de si peu."
Nicolas Sarkozy pense qu'il a gagné depuis en recul et qu'il a moins de défaut: "Je suis moins anguleux, moins immédiat. On ne change pas! On s'améliore."
Hollande? "Rien d'important n'est arrivé"
Même s'il ne veut plus commenter l'actualité, interrogé sur les annonces de François Hollande lors de sa conférence de presse, mi-janvier, Nicolas Sarkozy réagit ainsi: "Vous voudriez que je réagisse à des annonces. Vous avez vu quelque chose vous ? Vous me dites qu'il y a une baisse des charges. Rien d'important n'est arrivé !"
Sans vouloir s'attarder sur la rupture du couple présidentiel, il a lâché: "quand on est président, on a un devoir. C'est triste".
Primaires: "Je ne suis plus dans l'actualité"
Comme toujours depuis sa défaite, Nicolas Sarkozy prend ses distances avec la cuisine des partis. Au sujet de l'organisation d'une primaire à l'UMP pour la présidentielle de 2017, il ne veut pas s'inscrire dans se schéma et déclare: "c'est ma famille mais je ne suis plus dans l'actualité. La primaire c'est l'actualité d'un parti."
Il a également renouvelé son soutien à Nathalie Kosciusko-Morizet pour la course à la mairie de Paris:"J'habite une ville, il y a un combat dans cette ville, tout le monde connaît ma reconnaissance et ma sympathie à l'égard de Nathalie Kosciusko-Morizet."
En tournée avec Carla Bruni
Depuis plusieurs semaines, Nicolas Sarkozy accompagne son épouse Carla Bruni dans sa tournée de concerts où ses partisans sont souent aussi nombreux que les mélomanes. Il lance même des invitations comme à Jérôme Lavrilleux, le directeur de cabinet de Jean-François Copé.
Mais il assure l'accompagner pour elle: "ma femme fait des concerts. Elle m'a accompagné pendant cinq ans. Je peux le faire pendant cinq mois."
Humour
Si dans ses confidences, Nicolas Sarkozy s'efforce de montrer qu'il s'est retiré de la vie politique, le discours qui a précédé la décoration de l'ancien parlementaire UMP Jean-Louis Léonard évoquait en filigrane son désir de revenir sur la scène politique en 2017. Rappelant des vacances qu'il avait passées dans cette région pendant son enfance, il a dit en souriant: "Parfois les vacances me paraissaient longues, par la suite, ça ne s'est guère amélioré",
Devant plusieurs centaines de sympathisants venus à l'hippodrome de Châtelaillon le voir tout autant, sinon plus, que Jean-Louis Léonard, l'acclamant avec des "Nicolas, reviens !", il a plaisanté: "Si j'avais su mon cher Jean-Louis que tu es si connu, que la perspective de ta décoration allait mobiliser tant de monde...".