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Retraites: 130.000 personnes ont manifesté à Paris selon la CGT, 15.000 selon l'Intérieur

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Deux mois après les premières manifestations, les Français opposés à la réforme du système de retraites font de nouveau entendre leurs voix dans les cortèges. Tandis que les défilés rassemblent moins de monde, les personnalités politiques prennent le relais, demandant un référendum à l'exécutif.

Il y a deux mois, le 5 décembre, des centaines de milliers de Français descendaient dans les rues pour défendre le système de retraites actuel contre le projet de l'exécutif de le transformer en un modèle à points. Deux mois plus tard, ce jeudi, les opposants au texte, défini plus précisément entre temps, occupent toujours le terrain mais le document est déjà parvenu à l'Assemblée nationale où les députés réunis en commission l'examinent.

La perspective, certes est peu réjouissante pour les manifestants et leur bilan est maigre, se limitant à un "âge d'équilibre" suspendu. Pour autant, si les cortèges ont eu tendance à maigrir ces derniers temps, le mouvement perdure

Ils étaient 121.000 dans l'Hexagone, dont 15.000 à Paris, à battre le pavé, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur. La CGT, à l'origine de l'appel avec Force ouvrière, Solidaires, la FSU et des organisations de jeunesse (Unef, MNL, UNL) a de son côté comptabilisé 130.000 manifestants à Paris.

"La détermination est aussi importante qu'au premier jour"

Dans la capitale, l'intersyndicale composée de la CGT, de FO, de Sud, de Solidaires, de FSU, a décidé de défiler de la gare de l'Est à la Place de la Nation, à Paris. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a noté devant nos caméras: "Ça fait plus de deux mois que c’est la dernière. La détermination est aussi importante qu’au premier jour, avec des professions nouvelles qui entrent dans la grève, font des reconductibles."

La majorité des syndicats sont toujours sur la même longueur d'onde mais l'union des débuts s'est effritée. La CFDT et l'UNSA ne s'affichent pas dans la foule ce jeudi, les seconds annonçant cependant une journée noire dans le métro et les RER le 17 février prochain. 

Des syndicats aux politiques 

De toute façon, il apparaît que le mouvement est en train de migrer, depuis la sphère sociale vers la classe politique. "Prenons la suite là où nous en sommes de la bataille qu’ont menée les salariés. Nous nous en sentons la représentation politique", a posé Jean-Luc Mélenchon, dont le groupe insoumis au Palais-Bourbon a déposé 19.000 des 20.000 amendements suscités par le texte, ce jeudi matin sur la plateau de France 2. 

Plus tard, devant nos caméras, Fabien Roussel, leader du Parti communiste, a pris la parole depuis le cortège parisien: "Le PCF lance une campagne pour demander le référendum. La seule solution est que le président de la République donne le dernier mot au peuple de France".

Elle aussi présente, Nathalie Arthaud n'a pas repris le mot d'ordre du référendum, auquel la France insoumise semble en revanche sensible. "L'important, c'est le rapport de forces", a-t-elle dit, dénonçant une "démocratie bourgeoise, de la minorité, qui n'est pas une démocratie des travailleurs". 

2,79% des agents publics en grève 

Les premiers chiffres de la mobilisation du monde du travail ont commencé à remonter en milieu d'après-midi. D'après un communiqué du secrétariat d'Etat auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics, le taux d'agents publics en grève ce jeudi était de 2,79%. 

Les manifestations se sont élancées plus tôt en régions et les premières estimations du nombre de marcheurs dans les cortèges ont été livrées par l'AFP qui a évoqué 4500 personnes à Marseille et 3500 à Toulouse, tout en précisant que la CGT revendiquaient 35000 manifestants dans la ville de Haute-Garonne. 

Robin Verner