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Rémi Fraisse: Cazeneuve interdit les grenades offensives

Le ministre de l'Intérieur a décidé d'interdire l'utilisation des grenades offensives par les gendarmes à la suite de la mort de Rémi Fraisse.

Le ministre de l'Intérieur a décidé d'interdire l'utilisation des grenades offensives par les gendarmes à la suite de la mort de Rémi Fraisse. - Capture BFMTV

Le ministre de l'Intérieur a pris de nouvelles mesures pour qu'un drame comme la mort du jeune opposant Rémi Fraisse au cours d'une manifestation ne se produise plus. Voici ses annonces.

"Faire en sorte qu'un tel drame ne soit plus possible". Un Bernard Cazeneuve sur la sellette s'est exprimé, ce jeudi soir, au sujet de la mort de Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive lancé par la gendarmerie alors qu'il manifestait pour s'opposer à la construction du barrage de Sivens, dans le Tarn.

"La mort de Rémi Fraisse par l'effet direct d'une grenade offensive pose clairement la question de leur maintien en service dans la gendarmerie qui en est seule dotée", a déclaré le ministre de l'Intérieur, juste avant d'annoncer l'interdiction de leur utilisation.

"Parce que cette munition a tué un jeune garçon de 21 ans et que cela ne doit plus jamais se produire, j'ai décidé d'interdire l'utilisation de ces grenades dans les opérations de maintien de l'ordre", a annoncé Bernard Cazeneuve.

De nouvelles mesures pour les grenades lacrymogènes

Toujours au sujet des projectiles utilisés par les gendarmes, l'occupant de la place Beauvau a annoncé une nouvelle règle d'opération pour les lacrymogènes.

"Dans le même temps, j'ai décidé de durcir les modalités d'emploi des grenades lacrymogènes à effet de souffle, dites GLI pour 'grenade lacrymogène instantanée'", a expliqué Bernard Cazeneuve. 

Concrètement, leur utilisation devra "désormais se faire par binôme", le lanceur lui-même et un superviseur qui aura le recul nécessaire pour guider l'opération.

Des opérations filmées

Autre annonce: le ministre de l'Intérieur a indiqué qu'il souhaitait voir toutes les opérations de maintien de l'ordre à risque être dorénavant "intégralement filmées".

"Dans le souci d'informer clairement les manifestants sur l'évolution de postures des forces de l'ordre, j'ai donné instruction qu'une information plus claire soit dispensée", a poursuivi le ministre.

Les gendarmes lancent une pétition

Ces nouvelles annonces risquent de faire plusieurs mécontents parmi les membres des forces de l'ordre. En effet, peu de temps avant la prise de parole du ministre de l'Intérieur, l'Union nationale du personnel en retraite de la gendarmerie (UNRPG) et son journal, L'Essor de la gendarmerie, ont lancé jeudi une pétition pour le "maintien" des grenades offensives à l'origine de la mort de Rémi Fraisse.

"Ne désarmez pas les gendarmes!", demandent dans cette pétition l'UNRPG, 45.000 adhérents, et L'Essor de la gendarmerie (35.000 lecteurs) qui constituent le plus important canal de réaction ou de revendication des quelque 100.000 gendarmes français. Du fait de leur statut militaire, ils ne disposent pas de syndicats contrairement aux policiers.

Jé. M.