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Remaniement: friture sur la ligne Macron-Philippe

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Le monde politique, bruissant de rumeurs, est toujours dans l'attente d'un nouveau gouvernement, tandis qu'Emmanuel Macron et Edouard Philippe ne parviennent pas à accorder leurs violons.

Divergence de casting ou bataille d’égo? Les deux têtes de l’exécutif n'ont toujours pas réussi à mettre en place le nouveau gouvernement attendu depuis une semaine. Et d'après l'Elysée, il n'y aura pas de changement avant ce vendredi et le retour d'Arménie d'Emmanuel Macron. 

Tout était pourtant réglé comme du papier à musique. La démission du Premier ministre devait entraîner un large remaniement et l’ouverture d’un nouveau chapitre du quinquennat Macron. Mais il n’en est rien. Mardi soir, l'Elysée s'est borné à repousser ce nouveau souffle, affirmant par ailleurs qu’Edouard Philippe ne démissionnerait pas.

"Quelques jours plus tôt, le président de l'Assemblée nationale assurait qu'il fallait 'un remaniement d’ampleur', explique notre éditorialiste Christophe Barbier. La démission du gouvernement Philippe s’inscrivait dans ce changement, pour remettre les compteurs à zéro. Alors sommes-nous en train d’y renoncer ou est-ce une manière de masquer des tensions entre Philippe et Macron?" s'interroge-t-il.

Guerre d'égo

L'hypothèse de la dissension entre les deux hommes est plausible pour notre éditorialiste politique, Ruth Elkrief.

"Emmanuel Macron n'apprécie pas la nouvelle lumière jetée sur son Premier ministre, présenté comme un pôle de stabilité", analyse-t-elle.

Une guerre d’égo est enclenchée entre Macron et Philippe, chacun cherchant à prendre la main.

"Edouard Philippe veut un gouvernement sur lequel il a plus la main que par le passé", continue l'éditorialiste politique. Il est par ailleurs soucieux de s'éviter un affront de l'Assemblée nationale et choisit ainsi de ne pas démissionner du gouvernement, de peur de ne pas récolter autant de voix que le 4 juillet 2017, lors de son premier discours de politique générale. "Ça casserait le nouveau souffle si le gouvernement était affaibli avec des pertes en ligne à l’Assemblée qui sont inévitable", détaille au Parisien un vieil ami du Premier ministre.

Emmanuel Macron, de son côté, tente de garder l’ascendant sur le numéro 2 de l’exécutif. Maître des horloges, il souhaite montrer qu'il reste le principal décideur, gardant le dernier mot sur le choix des futurs ministres.

Divergences de casting

Le président de la République entérine sa défiance envers Edouard Philippe en n'accréditant pas les propositions que ce dernier lui soumet, avance Ruth El Krief.

Le Premier ministre "défend des options qui sont un peu plus à droite, tandis qu'Emmanuel Macron est soucieux de garder son 'en même temps' en étant un peu de droite et un peu de gauche", détaille Bruno Jeudy, éditorialiste politique à BFMTV. Ce qui inquiète les macronistes de la première heure, et leur chef de file. 

Et quand Macron et Philippe trouvent un terrain d'entente, leur accord est mis à mal par le refus de certains de rejoindre le futur gouvernement, comme l'ancien porte-parole de Manuel Valls à la primaire 2017, Mathieu Klein.

Ambre Lepoivre