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Reconquête

Investiture de Donald Trump: Éric Zemmour et Sarah Knafo iront à Washington pour assister à la cérémonie

 Le président élu des États-Unis, Donald Trump pendant l'AmericaFest de Turning Point USA, le 22 décembre 2024 à Phoenix, Arizona.

Le président élu des États-Unis, Donald Trump pendant l'AmericaFest de Turning Point USA, le 22 décembre 2024 à Phoenix, Arizona. - Rebecca Noble / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Les deux figures de Reconquête seront présents aux États-Unis le 20 janvier prochain pour le retour officiel du milliardaire à la Maison Blanche. Le Rassemblement national n'a pas été invité.

Des venues très symboliques. Les dirigeants de Reconquête Sarah Knafo et Éric Zemmour se rendront aux États-Unis pour l'investiture de Donald Trump, le 20 janvier prochain, d'après des informations de Politico confirmées par BFMTV.com.

Le déplacement de ces têtes de proue de l'extrême droite n'a rien d'une surprise. En 2022, en pleine campagne présidentielle, Éric Zemmour avait longuement échangé par téléphone avec Donald Trump. Le milliardaire américain lui avait distillé ses conseils, l'exhortant "à ne pas céder aux médias".

Le soutien de Trump à Zemmour en 2022

Sa compagne, la députée européenne Sarah Knafo, s'était de son côté rendue en Floride à l'automne dernier pour assister à une cérémonie des attaques du 7-Octobre à laquelle assistait le candidat républicain.

Le Rassemblement national, lui, n'a pas été convié par l'équipe de Donald Trump.

"On n'a pas été invité officiellement. Si on avait été invité officiellement, on se poserait la question au moins", a expliqué Louis Aliot, maire de Perpignan et très proche de Marine Le Pen, ce mercredi soir sur BFMTV.

Si le discours de Donald Trump, aux accents protectionniste et anti-immigration, a tout pour plaire au RN, l'histoire d'amour n'a jamais eu lieu entre le milliardaire et le parti d'extrême droite français.

Le revirement de Marine Le Pen

Marine Le Pen avait bien tenté de le rencontrer à New York en 2017, patientant dans un café en bas de la Trump Tower pendant des heures, sans succès. Il faut dire que son équipe avait essayé pendant des semaines d'organiser une rencontre, sans y parvenir.

En novembre 2016, elle avait été d'ailleurs l'une des premières personnalités politiques à saluer la victoire de Donald Trump. Et dans la foulée de son arrivée au pouvoir, la députée du Pas-de-Calais avait plusieurs fois cité cette élection en exemple, au même titre que la victoire du "oui" au référendum britannique sur le Brexit. 

Mais quelques jours avant le premier tour de la présidentielle française de 2017, Donald Trump avait expliqué qu'il "ne la connaissait pas". Depuis, Marine Le Pen ne mentionnait plus l'ancien président dans ses discours ou ses interviews.

La patronne des députés RN avait finalement pris largement ses distances avec lui fin 2021, après l'assaut du Capitole à Washington par ses partisans.

La retenue du RN

Lors de la large victoire de Donald Trump en novembre dernier, le parti à la flamme a donc été mesuré dans ses félicitations. L'ex-candidate à la présidentielle s'était contentée d'un message convenu dans lequel elle "adressait ses vœux de succès à Donald Trump".

Quant à Jordan Bardella, le dirigeant du mouvement, il avait jugé sur BFMTV que le président américain "nous invitait à nous défendre nous-même".

"Je pense qu'il faudra que Marine Le Pen y aille", si elle était invitée par Donald Trump à insister à son investiture, a cependant précisé Louis Aliot sur notre antenne.

L'ex-candidate à la présidentielle, endeuillée par le décès de son père Jean-Marie Le Pen, pourrait cependant vouloir y réfléchir à deux fois en cas de carton d'invitation.

De sa volonté d'annexer le Groenland aux choix hasardeux pour composer sa future équipe à la Maison Blanche en passant par sa volonté de "fusionner" le Canada avec les États-Unis, la stratégie de Donald Trump est bien loin de la tentative de normalisation que déploie depuis plusieurs années l'ex-candidate à la présidentielle française.

Marie-Pierre Bourgeois