Quand Philippot proposait des tranquillisants à Macron en plein débat

En mars 2015, Emmanuel Macron et Florian Philippot s'étaient retrouvés face à face sur le plateau de l'émission Des paroles et des actes. Au cours de l'échange, très tendu, le vice-président du Front national avait accusé le ministre de l'Economie de l'époque de ne pas savoir garder son sang-froid.

Le baptême du feu d'Emmanuel Macron dans un débat télévisé remonte à mars 2015, sur le plateau de l'émission politique de France 2, Des paroles et des actes. Alors ministre de l'Economie depuis seulement quelques mois, il s'était trouvé confronté à Florian Philippot, numéro deux du Front national. Alors que le débat abordait l'idée d'un "protectionnisme intelligent", défendue par le vice-président du FN, la discussion s'est soudainement tendue. 

Le fil rouge de l'échange

Alors que Florian Philippot reproche successivement à Emmanuel Macron son passé de banquier et son absence de mandat électif, ce dernier qualifie en retour son interlocuteur d'"apparatchik". Le proche de Marine Le Pen lui lance alors un appel au calme: "Monsieur Macron, si on peut vous répondre et si vous pouviez rester calme, ça va bien se passer". Florian Philippot creuse le sillon: "Que proposez-vous aux Français, à part hurler?", demanda-t-il ainsi quelques instants plus tard, martelant même encore une fois: "A part hurler, comme vous venez de le faire."

A la fin de l'échange, Florian Philippot blâme à nouveau son adversaire sur le même registre: "Les millions de Français qui sont dans une difficulté pas possible qui vous ont entendu ce soir leur clamer des slogans et de manière assez énervée d’ailleurs, de manière incompréhensible, sans être capable de débattre sur le fond de protectionnisme, d’euro, de la directive sur le détachement des travailleurs, de patriotisme économique, ils sont inquiets parce que vous êtes en charge de l’économie et de l’emploi". 

Un curieux cadeau

Pour finir, Florian Philippot fait mine d'offrir un flacon de gélules, faisant référence à un duel vif la veille entre Manuel Valls et la députée frontiste Marion Maréchal-Le Pen: "Je vous laisse pour votre Premier ministre quelques tranquillisants, ça lui fera du bien car on le sent un peu énervé en ce moment, par exemple hier à l’Assemblée nationale. C’est naturel ce sont des herbes." Ironiquement, le vice-président du FN prescrit ces mêmes pilules à Emmanuel Macron: "Vous en prendrez aussi". 

R.V.