BFMTV
Politique

"Pourquoi attiser cette braise-là?", Mélenchon dénonce l'organisation du débat sur l'immigration

placeholder video
Alors que les débats commencent à l'Assemblée nationale ce lundi, le président du groupe LFI a mis en garde contre "la stigmatisation des immigrés".

Jean-Luc Mélenchon, président du groupe La France Insoumise à l'Assemblée nationale, s'est insurgé de l'arrivée des débats sur l'immigration à l'Assemblée nationale ce lundi.

"Vous avez choisi de faire de l'immigré le bouc-émissaire des problèmes du pays plutôt que le financier qui pille notre pays ou le fraudeur du fisc", a vitupéré Jean-Luc Mélenchon à la tribune de l'Assemblée, regrettant que le gouvernement "pointe du doigt" et "stigmatise le nouvel arrivant". "Pourquoi attiser cette braise-là, M. Macron et M. Philippe?", s'est alors interrogé le chef des insoumis.

"Les gens doivent pouvoir rester chez eux"

"Vous nous égarez dans une direction absurde! Le pays mérite mieux qu'un collage de fantasmes", a-t-il ajouté devant les députés, en réponse au discours d'ouverture d'Édouard Philippe ce lundi après-midi à cette même tribune.

Un an après la promulgation de la loi asile-immigration-intégration, le Premier ministre a admis que le gouvernement n'avait "pas atteint tous (ses) objectifs" en matière migratoire, soulignant l'augmentation de 22% entre 2017 et 2018 du nombre de demandes d'asile. "Le système français d'asile est aujourd'hui saturé", a-t-il déploré, estimant que l'idée de "quotas" n'était pas un "tabou".

"L'immigration est un phénomène en voie d'expansion", a répliqué Jean-Luc Mélenchon, avant de développer: "La question la plus importante est que ces gens puissent rester chez eux. Car ils ne partent pas par plaisir, ils partent contraints et forcés faute d'avenir désirable sur place. Vous M. Philippe comme moi, si nous étions sur place, nous en ferions autant!", a-t-il lancé.

Les députés LFI se sont donné pour mission de "dénoncer des contre-vérités" circulant, selon eux, sur la question migratoire en diffusant notamment un "contre-argumentaire". Une plaquette résumant les propositions du groupe pour "une politique migratoire humaniste, solidaire, raisonnée et réaliste", et une autre intitulée "respecter les migrants, régler les causes des migrations", seront distribuées. Le groupe LFI a également prévu de mener jusqu'à décembre des initiatives: projection-débat, conférences et réunions publiques sur la question.

Jeanne Bulant