BFMTV
Politique

Pour Raffarin, "la déconstruction de l'Europe conduirait à la guerre"

BFMTV
L'ancien Premier ministre et président de la fondation des Leaders pour la paix était ce mardi l'invité de Jean-Jacques Bourdin.

"La construction européenne est le rempart à la guerre". Invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC ce mardi matin, Jean-Pierre Raffarin a fait part de sa préoccupation pour la situation actuelle de l'Europe. "L’Europe est menacée, elle a commencé à l’être avec le Brexit", a déclaré l'ancien Premier ministre, qui préside la fondation des Leaders pour la paix.

Parmi ses sujets d'inquiétude, l'attitude de Donald Trump, qui a décidé unilatéralement de sortir de l'accord sur le nucléaire iranien et de transférer l'ambassade américaine à Jérusalem. "Je crois qu'il est dangereux", a-t-il réagi, "quand il transfère l’ambassade il fait une provocation internationale qui risque de donner à Israël (l'impression) qu’il y aurait l’accord de l’Occident." Mais aussi la crise politique qui secoue l'Italie, où gouvernement technique doit être nommé dans les heures qui viennent après le refus du président de nommer un eurosceptique à l'Economie, comme l'avait proposé la coalition populiste.

Macron "fait du bon travail"

"Je pense que la déconstruction de l’Europe conduirait à la guerre, je le pense profondément", a-t-il poursuivi, estimant que le rôle d'Emmanuel Macron en Europe était plus "important que jamais".

"Il faut reconnaître qu’il assume un leadership européen avec talent. Je ne suis pas un macronien automatique et systématique mais quand je le vois avec Poutine… Je pense qu’on a une circonstance très importante aujourd'hui parce qu’on aura du mal à s’entendre avec lui sur la Syrie, mais il y a un sujet sur lequel on peut s’entendre, c’est l’Iran, a estimé Jean-Pierre Raffarin, déclarant qu'Emmanuel Macron avait sur ce sujet "fait du bon travail".

Lors de sa visite à Saint-Pétersbourg, le chef de l'Etat est en effet parvenu à être sur la même ligne sur son homologue russe, les deux hommes se donnant pour priorité de maintenir l'accord actuel en dépit de la sortie des Etats-Unis.

"Je ne soutiendrai pas une liste souverainiste"

Pour Jean-Pierre Raffarin, de nombreux pays envisagent actuellement la perspective d'un conflit. "Monsieur Poutine est persuadé que l’OTAN veut lui faire la guerre, et les pays baltes, et les Suédois et les Polonais sont persuadés que Monsieur Poutine veut faire la guerre", a-t-il avancé, évoquant la récente venue à Paris du président du Parlement suédois.

Enfin, interrogé sur les élections européennes de 2019, Jean-Pierre Raffarin n'a pas exclu de quitter Les Républicains si le parti ne défendait pas une ligne favorable à l'Europe. "Je ne soutiendrai pas une liste souverainiste", a-t-il assuré. "Je n'ai aucun regret à quitter le parti s'il ne s'engage pas dans un projet européen et pacifique", a-t-il conclu. 

C.V.