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Pour François Fillon, l'exécutif n'a aucune stratégie contre Daesh

François Fillon

François Fillon - AFP

L'ancien Premier ministre François Fillon (Les Républicains) a accusé lundi l'exécutif de n'avoir aucune stratégie depuis l'engagement des forces contre l'Etat islamique, et prône la réunion de "l'ensemble des pays concernés de la région, y compris le régime de Bachar al-Assad".

"Quand on entre en guerre, on ne se contente pas de trois bombardements par semaine, on a une stratégie pour gagner la guerre, ce qui n'est absolument pas le cas aujourd'hui", a accusé François Fillon sur Europe 1. "Aucun bombardement n'a jamais permis de gagner une guerre", a-t-il affirmé.

"Il faut accepter l'état d'urgence"

Pour l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, "l'erreur fondamentale depuis le début c'est d'avoir refusé une alliance avec les Russes, le dialogue avec les Iraniens ces derniers jours et surtout d'avoir considéré qu'il y avait deux adversaires sur le terrain, le régime de Bachar al-Assad et l'Etat islamique". "Personne n'a pris l'initiative de réunir l'ensemble des pays concernés de la région, y compris le régime de Bachar al-Assad, pour dire on va aller taper l'Etat islamique jusqu'à ce qu'il a été éliminé", a accusé François Fillon. Par ailleurs, au plan intérieur, "tant qu'on est en situation de guerre, il faut accepter l'idée de l'état d'urgence", a par ailleurs dit François Fillon, interrogé sur l'éventuelle prolongation de cette mesure prise dès vendredi par François Hollande.

"L'unité nationale, elle se construit ensemble"

Interrogé sur l'unité nationale que l'exécutif appelle de ses voeux, il a répondu au président de la République: "l'unité nationale, elle se construit ensemble. Si vous voulez la construire avec nous, il y aura une unité nationale. Si vous ne voulez pas la construire, vous prenez de sacrés risques". "Après le 11 janvier, au fond, il ne s'est rien passé, on n'a rien changé. Il y a eu un texte voté sur la lutte contre le terrorisme mais il n'y a pas eu de réel changement de la politique militaire et de la politique étrangère de la France", a-t-il dit.

Interrogé sur le maintien de la COP21, François Fillon s'est dit favorable à ce que cette conférence sur le climat prévue à Paris "devienne aussi une conférence contre le terrorisme international, puisque tous les chefs d'Etat et de gouvernement" y participeront. Par ailleurs, "je vous entend tous dire Daech en permanence. Je vous en supplie: appelez-les l'Etat islamique pour que les gens comprennent que c'est un Etat, un territoire qu'on a en face de nous, pas une petite organisation", a par ailleurs dit l'ancien Premier ministre, s'adressant aux médias.

la rédaction avec AFP