PS: les absents du congrès de Poitiers

Ni Emmanuel Macron, ni Arnaud Montebourg ne seront à Poitiers pour le congrès du PS. - Eric Piermont - AFP
A Poitiers, tout est affaire de stratégie à l'occasion du congrès du Parti socialiste. Certains, comme Manuel Valls, ont prévu d'attirer l'attention des médias pendant la grande réunion qui s'ouvre vendredi matin jusqu'à dimanche. D'autres ont au contraire choisi de ne pas être là. Une façon aussi de se faire remarquer.
Dès la mi-mai, Ségolène Royal avait annoncé qu'elle ne participerait pas à la fête. La ministre de l'Ecologie et des Transports est partie pour Yorktown, aux Etats-Unis, où elle doit accueillir l'Hermione, ce navire qui doit mettre à quai après sa traversée de l'Atlantique. Une façon pour la numéro 2 du gouvernement d'échapper aux tensions qui pourraient à nouveau faire surface à Poitiers. L'ancienne candidate au poste de premier secrétaire, qui a connu les atermoiements des congrès, a donc décidé de prendre le contre-pied de ses collègues socialistes en leur préférant le sujet très consensuel de l'Hermione.
Montebourg refuse les "bagarres de congrès"
Arnaud Montebourg, lui, n'a de toute façon pas goût à la grande réunion socialiste. Depuis son départ du gouvernement il y a près d'un an, l'ancien ministre de l'Economie et des Finances tape régulièrement sur la politique de l'exécutif. "La véritable trahison, c'est le hollandisme", lance-t-il dans Libération. Un temps pressenti pour rassembler les frondeurs, il n'a pourtant pas su trouver son rôle dans la vie du parti. Il garde sa carte au PS, mais n'a signé aucune des quatre motions – au contraire de sa compagne Aurélie Filippetti, qui soutient la motion des frondeurs – et refuse donc d'apparaître à Poitiers. Les conflits internes, très peu pour lui: "Je ne vais pas me taper des bagarres de congrès", glissait-il le week-end dernier lors de sa traditionnelle ascension du mont Beuvray.
Vincent Peillon non plus n'a pas envie de se jeter une nouvelle fois dans l'arène. L'ancien ministre de l'Education, qui disposait d'un courant jusqu'à 2012, n'en a plus, maintenant que la présidentielle est passée par là. Ses partisans ont chacun rejoint d'autres courants, et l'ancien ministre se tient à l'écart de la vie du PS. Ses apparitions médiatiques se font rares, tout comme ses prises de position publiques. En décembre dernier, déjà, il prévenait ses amis socialistes dans Paris Match: "Avoir comme unique ambition de faire la peau du voisin relève de la névrose psychologique plus que de la politique". Pourtant, le prédécesseur de Najat Vallaud-Belkacem, qui se targue d'avoir "Manuel, Ségolène, Arnaud et Pierre" parmi ses proches, n'exclut rien: pas même un retour en 2017.
Macron pas le bienvenu
Après avoir agité et divisé le Parti socialiste au début de l'année 2015, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron sera lui aussi absent du congrès. Quelques saillies de ses camarades dans la presse lui avaient fait comprendre qu'il n'y était de toute façon pas le bienvenu. Le frondeur Christian Paul a ainsi affirmé jeudi qu'Emmanuel Macron n'était "pas socialiste". Une affirmation reprise et défendue par le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis dans une interview à L'Obs, dans laquelle il ne ménage pas le jeune ministre. Emmanuel Macron, lui, revendique une distance par rapport au PS, dont il se dit "compagnon de route". Le ministre n'a pas sa carte, et ne semble pas prêt à mettre à jour sa cotisation.